— Je ne veux pas en parler. C’est tout simple…
— De quoi ne veux-tu pas parler ?
— De la liberté d’expression. Parce qu’il n’y a rien à en dire.
— Bien. N’en dis rien, si cela te chante, mais ne viens pas ensuite te plaindre…
— Ah, c’est le coup classique. Tu me déçois. Chut. Ne me coupe pas ! Parce que si je n’avais rien à en dire et que je me taisais, je serais de ceux par qui le mal est arrivé, et que la liberté d’expression… Lire la suite


Je ne veux pas finir par me dire que la vie c’était mieux avant
Je ne suis personne, aucun être sur terre ne me fera taire
Sur ma feuille s’étalent toutes les raisons de ma colère
Quand on se tue à la tâche pour rien dans la récolte
Normal que les vents portent la révolte
Que la terre où l’on marche est labourée par des molaires
Comprenez-vous au moins les raisons de la colère ?
IAM, Arts Martiens, 2013 Lire la suite


Vendredi 5 juin – Régis Debray le précise : on trouve beaucoup de lieux de cultes à Téhéran, des églises chrétiennes, orthodoxes, et même des synagogues. Par contre, il est vrai qu’il n’y a pas de mosquée sunnite…

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Agnès Varda (87 ans depuis le 30 mai), qui a reçu une palme d’honneur à Cannes la semaine dernière : « Les artistes recherchent la beauté pour la faire partager afin de créer un monde meilleur. » La beauté ? « Un alexandrin de Baudelaire par exemple… ». Des propos de portée politique. Elle a eu la pudeur de ne pas évoquer La Princesse de Clèves, pour ne pas emmener l’auditeur au sous-sol. Une bonne matinée de printemps que Jacques Demy, son défunt mari qu’elle aime toujours associer à ses commentaires, aurait célébrée par quelques images musicales envoûtantes. C’était sur France Inter bien sûr, pour clore la matinale de Patrick Cohen. Lire la suite


Trop de raisons de sentir monter aux lèvres des signifiants de colère — ah ! les saintes colères ! — de réagir et d’agir par les temps qui mutent en presque toutes choses : où que l’on se tourne, où que l’on arrête son regard, crises et crisettes, petites apocalypses ou petites renaissances, fin d’une ère ou éclosion saignante d’une nouvelle humanité ou inhumanité, qui sait ?

Personne ne sait vraiment, surtout pas les présumées élites, mais ça se passe : ça navigue, ça surfe, ça trimarde à vue sur fond de syndrome Titanic, de prolifération numérique et virtuelles, de technologies de science-fiction et de croyances moyenâgeuses, de fractures sociales et de factures financières, de guerres larvées et de terrorisme à répétition… Lire la suite


Un homme ou une femme s’avance d’un pas joyeux sur la scène de ce monde, s’arrête devant le micro placé au beau milieu et y va de son allocution :

Vous tous ici présents,

vous tous, si nombreux, qui me voyez et m’entendez grâce aux relais satellites,

vous tous aussi, innombrables, qui nous suivez via les réseaux sociaux,

c’est à moi que revient l’incommensurable plaisir de vous annoncer la grande nouvelle, l’immense nouvelle, la fabuleuse nouvelle.

Musique ad hoc Lire la suite


 

Peut-être aurais-je dû intervenir avec plus de détermination, ne pas me laisser entraîner par les voix pernicieuses qui vous soufflent à l’oreille des conseils de sagesse et de prudence. Si j’avais agi avec le cœur en oubliant la raison, rien de ce qui suit ne serait arrivé. Je suis en colère contre moi-même. Il y a tout à regretter, mais les regrets sont vains. Lire la suite



Impossible de le dissimuler plus longtemps : la manie qui affectait William Beatty allait en se détériorant et faisait de plus en plus parler autour de lui. Si, au début, elle n’était apparue qu’épisodiquement, elle s’exprimait déjà alors d’une manière particulièrement éloquente. Et ces temps-ci, les espaces entre chacune de ses manifestations avaient tendance à raccourcir : de sorte que plus personne ne prêtait attention aux déclarations de son porte-parole qui, comme dans un rituel à présent suranné, continuait à soutenir que les propos de son patron avaient été « sortis de leur contexte » Lire la suite


Rien comme le temps pour faire mûrir les rancunes, nées il y a longtemps à l’ombre d’une injustice, engraissées par des offenses répétées et patiemment cultivées pendant des années, jusqu’à éclore – ou dois-je dire éclater ? – dans des colères foudroyantes. Rien comme la haine pour accélérer les temps des vengeances et tuer à bout portant sans remords ni arrière-pensée.

D. Ghazali, Extrait de ses Journaux Lire la suite


Le rédacteur en chef du « Sacré peuple » est guilleret : il a trouvé le beau sujet : La guerre, un privilège. « L’heure est grave » dit-il à la bécasse et son air jovial se teinte de gravité. « Les guerres qui surgissent de partout, mettent l’humanité en danger. Je pense aussi aux enfants dont on parle à peine et au-dessus desquels se battent et se déchirent les adultes. Ces petits aux figures barbouillées et aux sourires éclatants ne sont-ils pas l’avenir de l’humanité ? Cet avenir serait-il menacé ? Vous qui aimez tant marcher, allez au cœur des conflits et dites-moi ce qu’il en est de ces sauvageries djihadistes au nom d’Allah. Et si possible, penchez-vous sur la source de cette loi quasi universelle qui pousse l’homme aux conflits. Y a-t-il même une loi ? Je pense à la théorie des catastrophes de René Thom. Toutefois, je ne vous demande pas un article de théoricienne, mais à la fois du ressenti et du pensé. Il me faut de la pâte humaine dans ses dimensions les plus hautes, les plus basses. Allez ! » Lire la suite