N° 235 – Ellington, Hitchcock et nous

 
Épuisé
 

Description

Le phonographe et le cinématographe ont davantage bouleversé la culture de ce siècle qui s’éclipse que « Le sacre du printemps » de Stravinsky et l' »Ulysse » de Joyce. Quoi qu’on en pense, et quoi que les doctes exégètes de la modernité puissent professer. les nouveaux médias se sont faits les porteurs de messages nouveaux et, surtout, ont modifié du tout au tout leur mode de diffusion. La démocratisation de ces nouvelles techniques a, de plus, progressé à un point tel que des jeunes gene d’aujourd’hui, coiffés de leur walkman, écoutent leur musique de prédilection dans de meilleures conditions qu’un petit marquis convié à un concert de Lully à la cour de Louis XIV. Au surplus, ces privilégiés versaillais se comptaient sur les doigts de la main, alors que les utilisateurs de ces baladeurs sont innombrables…

Même chose pour le théâtre : on a calculé très tôt – au temps où les chaînes de télévision aimaient encore en programmer – qu’une seule diffusion d’une pièce de Molière lui assurait plus de public que l’ensemble des représentations théâtrales auxquelles elle avait eu droit jusque-là. Que dire, alors, des fictions que le tube cathodique débite sans désemparer ? Maigret n’était pas le plus confidentiel des personnages, mais il n’est devenu réellement omniprésent qu’à partir du moment où Gabin, Richard, Cremer et quelques autres lui ont prêté leurs traits devant les caméras…

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