N° 249 – Le monde selon Bush

 
Épuisé
 

Description

La petite planète où nous sommes est dans la main d’un seul petit homme et l’on voudrait que cela fonctionne ? Depuis que le monde a cessé d’être bipolaire, jamais il n’y eut une telle concentration de pouvoir en aussi peu de dépositaires. En un seul, en fait : la structure politique des États-Unis est ainsi conçue, son président est investi d’une autorité telle que l’on ne peut que sourire amèrement à l’idée que cette même nation se donne pour la première démocratie au monde. Laissez dès lors ce même potentat sans rival à l’échelle de l’astre tout entier, et vous avez la situation que nous sommes en train de vivre : Ubu-Roi, non pas comique, mais cosmique.

Au temps de l’un de ses prédécesseurs, Richard Nixon, les caricaturistes allaient bon train. Peu de présidents furent autant haïs. Le pauvre homme, qui était loin d’être un petit saint, mais qui avait une certaine stature d’homme d’État, sous le mandat duquel l’homme marcha sur la Lune et l’Amérique se mit à parler avec la Chine connut, avant la destination, toutes les épreuves, et en particulier celle du ridicule. Il fut plus parodié que quiconque, eut droit à un pamphlet dévastateur par un des plus grands écrivains de son temps (le « Tricky Dickie » de Philip Roth) était devenu la tête à claques de son époque. À côté de lui, George W. Bush semble étonnamment épargné. Roth s’est contenté de dire, devant une caméra de télévision, qu’il était un âne. Arthur Miller a déclaré, pince-sans-rire, qu’il lui semblait mal préparé pour le job. Pour reprendre une expression chère à une grande dame du journalisme récemment disparue, il semble que la consigne ait été donnée de ne pas tirer sur une ambulance.

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