N° 255 – Vlaanderen voor Vlaanderen

 
Épuisé
 

Description

Sommes-nous au bord du précipice, et sur le point de faire un grand pas en avant ? L’image que nous a conçue Roland Breucker, grand maître de la synthèse iconique, et qui figure en couverture, n’y va pas par quatre chemins. Variation sur la parabole breughelienne des aveugles, elle indique que pourrait bien se commettre une fatale bévue, plus qu’encouragée par un lion noir qui pousse impavidement à la faute. L’illustration de notre graphiste complice est si éloquente qu’elle en affirme presque l’écrasante supériorité de l’image sur la parole. Un croquis vaut mieux qu’un long discours.

Il se trouve, insistons-y, que ne suivent pas des discours, mais des textes littéraires résolument, insolemment, outrageusement subjectifs. Les discours se tiennent ailleurs : dans les assemblées, aux tribunes, devant les micros et les caméras. ils sont fait de cette bouillie rhétorique qui alimente les déclarations politiques. La Belgique, en la matière, depuis belle lurette, est incroyablement productive. Parfois, elle s’impose une diète, se met au régime, s’interdit les excès d’effets de manche sur les questions de sa survie dans sa forme convenue, celle qui figure dans les atlas et sur les planisphères. Elle s’assume comme mouchoir de poche plié en triangle, et mise sur sa pérennité. Ce sont souvent des périodes de stabilité idéologique, d’homéostase doctrinaire. Elle est bien calée dans son système de référence et ne demande pas d’en changer.

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