N° 260 – Introuvable travail

 
Épuisé
 

11,32 

Épuisé

Description

On s’appelait Boulanger, Meunier, Charpentier, Couvreur (Decker ou Dekker en flamand), on était désigné par le métier que l’on exerçait, souvent de génération en génération, au point qu’aujourd’hui encore ces patronymes nous poursuivent, alors que nous n’avons plus le moindre lien professionnel avec les ancêtres dont nous portons toujours les emblèmes. Le travail était, comme le lieu d’habitation, non loin du pont, près de la forêt, au bord de la rivière, ce qui conférait une identité. C’est dire à quel point il pesait dans l’identification des humains.

C’étaient, à l’époque, des métiers artisanaux, indépendants, souvent solitaires. Ils permettaient de gagner sa vie (à la sueur de son front, bien sûr), de se situer socialement, de se coaliser : c’est l’origine des guildes, des corporations. La société s’est fondée sur ces organisations, qui permettaient de défendre des droits et d’obtenir des privilèges. La citoyenneté est née de là, d’une quête de dignité acquise par le travail. Les temps modernes s’instituent à partir de cette notion de travail, facteur d’individualisme et d’humanisme. Nous sommes toujours, idéologiquement, les produits de ce système, qui a colonisé notre inconscient.

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