N° 264 – Mystère cash

 
Épuisé
 

11,32 

Épuisé

Description

Stendhal trouvait son siècle commode : « Il n’y a qu’un mobile : l’argent », disait-il. Sur ce plan, les choses n’ont guère changé depuis son époque. La tendance s’est même accentuée. Où que l’on se tourne, dès que l’on veut comprendre une situation, en saisir les motifs réels, les tendances lourdes, c’est sur l’intérêt financier que l’on achoppe. Seule mutation : il n’a même plus la pudeur de demeurer discret. Les questions d’argent envahissent les nouvelles, la presse leur ouvre largement ses colonnes et ses plateaux. Ce qui, jadis, se fomentait derrière les portes insonorisées des conseils d’administration se communique désormais à l’avant-scène. Nous voilà informés en temps réel des grandes manœuvres de la finance, de ce bal des empires qui a l’air de passionner ceux qui ne risquent pas d’y être un jour conviés.

Cette transparence spectaculaire fascine, parce qu’on y voit les milliards passer par-dessus les têtes comme les astres dans le cosmos. Ce qui est montré là satisfait une curiosité sans objet, entretient des chimères, crée une fausse familiarité. Comme les échos sur les têtes couronnées, matière médiatique rentable s’il en est, induisent une intimité factice avec les grands de ce monde. « Rude journée pour la reine », se désolait Simone Signoret, concierge elle-même accablée de soucis dont elle ne se souciait guère, dans un film de René Allio qui avait pris cette expression de solidarité avec la monarchie, pour titre…

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