Ce qui s’échafaude n’offre pas toujours la stabilité de ses origines. Boiter n’empêche pas d’avancer.

Se mettre en réserve dans les projets et la géographie. De profil, regarder l’inconnue.

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Naître est une forme étonnante de grandir. Après surprendre devient le mot d’ordre.

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Venir de loin, sortir d’une guerre ou d’une longue histoire, d’un désarroi à portée de prières ne justifie rien.

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Construire appelle l’élégance essentielle d’une forme d’architecture. Le dessin devra être des plus corrects, mais peu importe la provenance de la main-d’œuvre qui ajustera les pierres et les fenêtres.

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Subvenir ne constitue pas une forme de la providence.

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En aucun cas, il ne s’agit de regarder la construction. Il faut la surveiller, voire mettre la main à la pâte. Imaginer ses fragilités et ses prolongements.

L’observateur doit se tenir à distance, n’être qu’un garant, financé par ce qui restera essentiellement étranger.

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Comme le long d’une hanche, dans l’exact milieu de la symétrie d’un décolleté, par désarroi, par arrogance ou par dépit, s’inscrire en creux.

Ne s’étendre que pour s’endormir.

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Imaginer muets ceux qui bavardent, et rendre bègues ceux qui dialoguent.

Taire n’appartient à aucune carte.

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Il ne reste rien de l’idée d’une conquête. Nulle part les saisons ne prodigueront la même saveur.

Chacun en sera pour sa soif et sa quête.

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L’arbre qui s’abat couvre et entrave un chemin que l’eau érode et le passant tarde peut-être. L’orage s’effondre autant qu’il emporte.

Pour l’appui, la canne n’a qu’une certitude — celle d’être bien serrée en main. Aussi longtemps qu’elle ne rencontre aucune menace.

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Il faut savoir les pierres et connaître les brèches pour escalader une falaise. De l’autre côté, n’apparaîtra peut-être qu’un talus à descendre.

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Les nuits seront fragiles, et plus froides, dans la solitude d’après la rupture.

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