Récemment, au cours d’un entretien littéraire que j’ai eu avec Jean Starobinski à Cluj, le critique suisse me parlait, entre autres, de la littérature suisse romande, de son caractère à la fois spécifique et universel. Il citait l’exemple de Ramuz, qui a su donner une expression artistique au génie du lieu tout en rejoignant les grands mythes universels. Il mentionnait ensuite l’expérience de l’errance qui a nourri l’œuvre de Chappaz, de Cendrars, de Bouvier, et qui participe à la mythologie du voyage. Il nommait enfin deux grands poètes-traducteurs, Gustave Roud et Philippe Jaccottet qui, par leurs traductions, de la poésie allemande surtout, avaient accompli une véritable « mission européenne de la médiation ». Lire la suite