Il y a des jours avec
D’autres qui sont beaucoup moins
Larmes et prises de bec
Que je cache avec ma main.
J’ai appris à être forte
À traverser les ennuis
Et pousser toutes les portes
Sans jamais faire de bruit.
Je ne connais pas les murs
Où abriter mes silences
Je te vois jouer les durs
Moi j’en nourris ma souffrance.
*
L’anonyme du métro
La planète des vivants
Ma voisine et ses gros mots
Me manquent terriblement.
Seule, je bois du café
Pour exister dans le monde
J’écris pour continuer
Danser au cœur de sa ronde.
Mais je ne suis pas à plaindre
Mon âme jumelle est là
Grâce à qui je peux enfreindre
Le silence et l’omerta.
*
Il entre dans la maison
Comme un parfum de lumière
Bouscule un peu les cloisons
Où je me cache, derrière.
Le soleil donne le ton
De cette aiguille trop fière
À caresser les saisons
D’un confinement sévère.
J’en ai perdu des repères
Retrouvé quelques passions
Comme entendre l’éphémère
Et le porter à mon front.
*
Il n’y a plus rien à faire
Au-delà des tremblements
Pas un pli sous les cratères
Plus d’espace, de lumière.
J’ai exploré tout l’été
De mes terres confinées
Analysé les tranchées
Des parfums d’éternité.
Il n’y a plus rien à taire
Au-delà des valses lentes
Mes talons creusent l’éther
Il convient d’être prudente.