On disait que la terre tournerait rond
Que les continents dialogueraient
Qu’un même ciel indemne
D’intempérants changements climatiques
S’étendrait tel un drap maternel
Sur les têtes confiantes
On disait que les armes de destruction
Seraient massivement interdites
Qu’elles seraient détruites solennellement
On disait que les prometteurs de beaux jours
Seraient astreints aux tâches d’intérêt public
Et cultiveraient des jardins sans pesticides
On disait que l’argent
Ne ferait plus couler d’encre ni de sang
Il n’aurait plus besoin d’être blanchi
Échanges de services et de compétences
Feraient le bonheur bien mieux que lui
Le troc retrouverait ses belles heures
On disait que l’anglais
Ne serait pas la langue unique
Mais que les dialectes fleuriraient
Sur les lèvres joyeuses
Le charivari des langues
Résonnerait par les contrées
On disait que les dieux
Cesseraient de s’affronter
En de vaines guerres sans religion
Les hommes retrouveraient
La prière de reconnaissance
Et se regarderaient dans les yeux
On disait que les petits d’hommes
Pourraient croître sans peur des prédateurs
Que les femmes riraient
Légères à l’égale des hommes
Que les portes s’ouvriraient à deux battants
Pour les unes et pour les autres
On disait que l’âge venant
Les humains fatigués
Pourraient se reposer
Entre des mains tendres et respectueuses
Parmi la verdure et les parterres fleuris
En compagnie des vivants des enfants
ENVOI aux princes de ce monde
On disait on disait
À force de le désirer
On donnerait corps au rêve