Nul besoin d’avoir l’heure pour savoir qu’on avait dépassé midi. Les estomacs vides et le soleil implacable étaient là pour rappeler à la foule frénétique, qui vaquait sur le Grand marché de Kinshasa, que la course quotidienne pour la survie était déjà largement entamée.

Tout à leur quête, personne ne semblait voir le petit garçon assis sur un muret, qui tenait au creux du bras gauche sa Kalachnikov, comme on tient une poupée que l’on berce. Son uniforme trop grand faisait faire un écart prudent à certains. De lourds sanglots secouaient ses épaules, et de temps à autre il levait le visage vers le soleil comme pour tenter de sécher les larmes qui lui brûlaient le visage. Lire la suite