Cela faisait trois jours que nous avions quitté ce petit port qui préférait regarder en face les eaux douces qui venaient se perdre dans l’océan salin. J’avais beau chercher, je ne parvenais pas à m’expliquer la raison profonde de ce voyage. La relecture de Conrad ou la énième vision du périple du capitaine Willard en vue de mettre fin au commandement du colonel Kurtz n’étaient que des prétextes littéraires fumeux.
Il y avait aussi ce voyage de jeunesse au Brésil où je m’étais imaginé en Lévi-Strauss. Je n’avais pas réussi à m’éloigner de Sao Paulo ! À septante-sept ans, l’achèvement de mes rêves de jeunesse m’avait toujours paru pathétique. Il devait certainement y avoir autre chose. Lire la suite