Dernièrement, ai revu une vieille émission de la RTBF signée Marianne Sluszny, L’Homme qui voulut être belge, je crois, où on aperçoit Franck Venaille, fasciné par notre pays, circuler, tourner en rond et narrer avec talent place Bockstael (de cet ingénieur échevin, dernier bourgmestre de Laeken) sa folle aventure, comme si celui-ci, faute d’écho, entreprenait de faire une balade au bout du monde, l’absurde ici même, au point mort. C’est à peu près ça, de nos jours, on subit plus les événements qu’on ne les vit véritablement et cet imaginaire surréaliste et symbolique typiquement belge pourrait-il s’exporter ailleurs ?
Très vite, on me dit, on me dit que la maison Belgique, en berne, en train de brûler, harcelée par une obsédante, sans sourire et feuilletonesque guerre froide communautaire où, approximatif, le linguistique s’expliquerait et morcellerait tout le paysage rendant le mime et la fiction plausibles, vacillerait sur ses bases, qu’elle s’autoconsumerait à petit feu, qu’elle vivrait ses dernières heures… M’ouais, benoîtement, dans ce décorum avec mini-frontières, je ne désire pas être témoin de cette soi-disant perdition, de cette division incessante, burlesque et à la longue exaspérante, ces sales et polémiques fatigues, ces lamentos, ces petites phrases assassines en continu, ces quotidiennes et politiciennes guéguerres de tranchées, une communauté contre une autre. En fait, cela me soûle et me gonfle à la fois, et c’est déjà assez pénible comme cela, ne trouvez-vous pas ? Lire la suite