Un candide au pays des Belges

Paul-Étienne Kisters,

Dernièrement, ai revu une vieille émission de la RTBF signée Marianne Sluszny, L’Homme qui voulut être belge, je crois, où on aperçoit Franck Venaille, fasciné par notre pays, circuler, tourner en rond et narrer avec talent place Bockstael (de cet ingénieur échevin, dernier bourgmestre de Laeken) sa folle aventure, comme si celui-ci, faute d’écho, entreprenait de faire une balade au bout du monde, l’absurde ici même, au point mort. C’est à peu près ça, de nos jours, on subit plus les événements qu’on ne les vit véritablement et cet imaginaire surréaliste et symbolique typiquement belge pourrait-il s’exporter ailleurs ?

Très vite, on me dit, on me dit que la maison Belgique, en berne, en train de brûler, harcelée par une obsédante, sans sourire et feuilletonesque guerre froide communautaire où, approximatif, le linguistique s’expliquerait et morcellerait tout le paysage rendant le mime et la fiction plausibles, vacillerait sur ses bases, qu’elle s’autoconsumerait à petit feu, qu’elle vivrait ses dernières heures… M’ouais, benoîtement, dans ce décorum avec mini-frontières, je ne désire pas être témoin de cette soi-disant perdition, de cette division incessante, burlesque et à la longue exaspérante, ces sales et polémiques fatigues, ces lamentos, ces petites phrases assassines en continu, ces quotidiennes et politiciennes guéguerres de tranchées, une communauté contre une autre. En fait, cela me soûle et me gonfle à la fois, et c’est déjà assez pénible comme cela, ne trouvez-vous pas ?

On me dit, on me dit, des casse-pieds-bonbons, que la Belgique serait ingouvernable, que, destituée, elle serait fin prête à être gazée, royauté incluse, que… Oh ! Laissez-moi ! Homme de papier, tout plumitif, fait de chair et d’émotivités, tout ceci soulève mon cœur et on peut parler de cancérisation, d’un grignotage scissionniste stupéfiant, sidérant, irrespirable ! Cohabiter côte à côte tout en s’ignorant est-ce possible ? À l’heure de l’indépendance contestée du Kosovo, cela questionne tant notre indifférence que tout l’espace européen. À cette allure, pourquoi pas la Corse, le Pays Basque, la Sardaigne ou la Flandre indépendants ? Allons-nous faire les mêmes gaffes qu’en ex-Tchécoslovaquie ?

Zélote, un peu marteau, les belles-lettres, mortes ou vivantes, au balcon, taxé de fransquillon, je m’intéresse à la Chose littéraire en petit pays, ma soupe littéraire coutumière en somme, les Arts plastiques aussi et surtout amarrés à la langue France. Et on me dit, on me dit que, bien qu’elle ait été profitable sur les plans créatifs et fantasmagoriques, la Belgitude a été, que celle-ci est bien derrière nous, que c’est une image de plus en plus lointaine certes originelle, mais qui s’enlise ; que la littérature belge, même en son essence, resterait une littérature divorcée… Formellement, les écrivains du Nord côtoient ceux d’une Belgique latine tournée, essentiellement pour se faire éditer vers Paris mais l’âme belge, unitaire, qu’en est-il, ce que ressentait un de Ghelderode, le cul entre deux chaises ? Pour dire vrai, je ne sais plus ce qu’on donne à la langue comme breuvage, par sincérité, « je ne suis pas de ceux, confiait Charles De Coster, père de Thyl, qui polissent tant la langue qu’ils finiront bien par l’user »

Et, pour faire court, forgé dans les années septante par allusion au concept de négritude exprimé par Senghor, le terme de belgitude est cette interrogation même d’une identité belge « en creux », de la difficulté du Belge à se définir comme tel, face à la normalité, aux matières culturelles, à ce qu’il ressent et maintenant à la Globalisation voulue par le Grand Capital qui « manage » les classes, et ce que j’en avale, moi, des couleuvres ! Cependant, je sais que le français pratiqué ici, dans ses spécificités, demeure une langue en liberté, dialoguée, « belgement » très irrégulière, faite de paradoxes, éveillée, des plus exotiques et je me pique de le savoir, dès lors, dans ces circonstances du rejet de l’autre, en ces sociétés dépersonnalisantes et théo-dictatoriales, ne serait-il pas plus préférable aujourd’hui que je n’écrive plus que mon Journal en une impayable paix royale ?

En conséquence, diariste, ai lu – parcouru serait plus juste – bien des femmes et hommes de lettres, l’Œuvre, l’intimité du Soi, l’Éros, la Féminitude tout autant. Par après, ai longtemps écouté, spécialement cet entremêlement linguistique bien belge, cet apport d’inventivité, oui, la bâtardise tricolore a du bon en nos contrées, en cette « Bellegique » des songes gorgée d’eaux de pluie, en ce nôtre « pays de par deçà » le plus mondialisé au monde – est-ce pourquoi, Messieurs, dames, on peut à l’aise vivre un temps certain sans Gouvernement ? Oh ! À l’instar de Jan Fabre ou d’un Hugo Claus s’exprimant, jadis, dans Le Crapouillot[1], je rêverais qu’une nova Flandria s’extériorise à l’échelle du Désir, voire du Vertige et non plus dans de la destruction, nous démontrant toujours qu’en cet État, frustrée, elle s’y sent à l’étroit. Oh ! J’ambitionnerais de tout cœur que la jeunesse Wallonie-Bruxelles, sous tutelle « Plan Marshall », sortant du ghetto, du bois et du repli sur soi, soit enfin (re)mise au travail. Surnage tout de même un sentiment de gâchis et qu’en est-il de nos forces vives ?

Avec une vision fort large des choses de la vie et de l’esprit, de sorte que cela vive à côté de tout écrit, j’entends me remettre en mémoire visions et visages de certains créateurs oubliés comme pour me rappeler ce qui ils ont été, ce qu’ils ont laissé, un rien nostalgique, je l’acquiesce. Et cette phrase, fort contextuelle, J’aime le « non-État » qu’est ce pays[2], écrite par Paul Willems l’enchanteur m’interpelle encore, c’est un peu de cet imaginaire-là, attaché au cadre de vie, dont je voudrais discourir, dont j’aimerais rhabiller ces Belgiques – ce qu’avait tenté d’esquisser en 2005 au BOZAR le Suisse Harald Szeemann autour de La Belgique visionnaire marquant les festivités du 175e + 25 du pays, La Belgique, c’est de l’anthropologie locale, mais le regard synthétique, non-historique et poétique doit créer un monde par le biais d’une exposition conçue ci partir de la Belgitude, dixit !

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Francophone, de Flandre et d’ailleurs, en usager des réserves habitué aux poussières, je me penche au Musée de la Littérature[3] sur d’étonnantes, méconnues et truculentes correspondances « ghelderodiennes[4] » rassemblées en plusieurs volumes par l’Académicien de talent qu’est Roland Beyen. À travers l’existence de ce dramaturge inquiet et asthmatique, me reviennent également ces mots prononcés par l’éclairant réalisateur Patrick Zeyen[5] qui avait mis à l’honneur dans la série « Un Siècle d’écrivains » l’archange schaerbeekois : Ghelderode appartient à cette belle famille d’écrivains flamands ou d’origine flamande d’expression française : Maeterlinck, Verhaeren, Elskamp, Rodenbach, Eekhoud, Hellens, Bossch’ere et d’autres encore. Pour cause d’histoire, ces écrivains n’auront pas de postérité car le français ne se parle désormais plus en Flandre ou si peu. Et, pourtant, ces auteurs ont passionnément chanté leur terre et lui ont donné mémoire…

En revisionnant ledit DVD, cela m’a poussé tant à la réflexion qu’à une très profonde méditation liée à l’identité belge, on en parlait, et si je devais redessiner les contours du pays, ce serait évidemment avec une vision politique très clairement économico-culturelle mais, retombant sur ses pattes, des plus simples, naïve presque. Toutefois, je ne le ferais pas ici, assis dans n’importe quel café du commerce entouré de pils, de picoles, de rumeurs et de zwanzes, non, je prendrais du recul, j’irais à l’étranger et verrais alors combien, au fond, et même au cœur de la déchirure, je tiens à elle. Car c’est quand on est loin des siens, quand on se retrouve en exil que l’on apprécie le mieux sa terre natale. De sa belle voix radiophonique et pleine d’allant, Patrick Roegiers pourrait nous en causer des heures et des heures de cette Nation belge, pour lui, il y a même une langue belge, son Mal du pays : Autobiographie d’un pays fut d’ailleurs longtemps mon livre de chevet…

Est-ce encore, me dit-on, un État ? Mais oui, mais oui. Quoi qu’il arrive, même dans ses plaies les plus vives, même dans ses réformes les plus folles, cette « Brelgique » perpétue une étrange, enchanteresse, voire mystique émotion, celle d’un bi-tri-royaume suspendu différent des autres États qui l’entourent et les langues véhiculées par ici, c’est ce qui fait actuellement toute sa richesse. De plus, la Belgique demeure lieu de vie, y habite et y zone encore même si son pouls a commencé à faiblir dans mon cœur quand la mondialisation, sale bestiole « bleue », a fini ce que le communautaire avait commencé. Certes le débat est passionné, houleux même, certes les discours deviennent dangereux lorsqu’on touche aux extrêmes, lorsqu’on essaie de briser le pacte des Belges mais, afin d’éviter cette odeur si particulière de finitude, il faut revenir en arrière, généraliser le Bilinguisme notamment. Oncques, quelques retouches demeurent nécessaires pour effacer toute querelle à venir.

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1994 marque en effet un tournant, une aberration totale, fatale même puisque le fédéralisme, né d’une conscience purement gouvernementale assez maladroite, a été instauré chez nous. Depuis lors, c’est un échec, avouons-le. Dans un premier temps, cela mènera, on le voit, d’abord à un con-fédéralisme puis, à long terme, à un séparatisme pur jus. Une séparation voulue par quelques fumistes, plaisantins et autres béotiens en terres flamandes qui, après l’éclatement de l’ex-Volksunie, voudraient très volontiers s’entendre pour dévitaliser tout l’appareil étatique belge unifié. Assurément non, la Belgique, porteuse de lumières, terroir des vérités premières et bout de territoire microscopique à dimension planétaire coupé en deux contre la volonté du bon peuple « bon pain », n’est pas un accident de l’Histoire. C’est, a contrario, un jeune pays, de très anciennes civilisations, mûr depuis son Indépendance jusqu’au fil du temps qui passe pour accueillir et entretenir sous le signe de la Laïcité, garant de nos institutions, les mélanges, les diversités, les religions, les divergences d’idées…

À l’instar des neuf boules de ce symbole rénové qu’est l’Atomium, redessiner a novo un État unitaire bilingue, comme avant, avec ses neuf provinces d’antan serait la solution aux maux réguliers que connaît le pays. Comme par magie, ce Cher Brabant réunifié retrouverait sa Capitale de toujours, ce bon Vieux Bruxelles et BHV, l’infamie du « Walen buiten ! », Fourons/Voeren ou autres communes à facilités ne seraient alors plus que des mauvais souvenirs à jamais rangés dans les livres d’Histoire – doux rêveur, suis-je ? – et pourquoi pas ? Chiche ! Dites, et si on se remélangeait ?

Démentiel aussi est le nombre de parutions qui ont vu le jour traitant de cette nouvelle crise de régime qui bannit, pour l’instant, l’art du légendaire compromis. Au fond, le terme même de « Belgique », dans cette acceptation ou non à être belge, francophone, flamand, germanophone ou Autre, est très porteur – La Belgique ? Elle n’existe pas, le sais, y habite ! (Arno). Or, l’Histoire de Belgique est-elle la même dans toutes les langues ? Alors que notre pays a fêté son 175′ anniversaire en 2005 dans un climat communautaire plus délétère que jamais, son histoire s’est déclinée en une série de nouvelles publications tant au nord qu’au sud du pays. Alors quoi ? Constat d’échec, construction purement artificielle ou miracle ambulant ce plat pays ? À vous de voir. Trois éminents historiens, Marc Reynebeau, L’Histoire de Belgique en mots et en images, Éliane Gubin et Jean-Pierre Nandrin, Nouvelle Histoire de la Belgique contemporaine, tentent à leur manière d’y répondre et d’ébaucher l’avenir au pays des carbonades, du folklore, des « fieu », des « Jef », des « Bossemans marie sa fille » et du waterzooi…

Non vraiment, sur ce sujet animé, on assiste à une valse de bouquins, chacun y allant de ses fantasmes, de sa conclusion, c’est en quoi l’imaginaire trouve ici également toute sa portée. Ainsi, presque jusqu’à la nausée, on voit venir à nous kyrielle d’essais, romans ou pamphlets qui viennent peupler les rayons des librairies, allant de La Vie est belge de Jan Bucquoy à D’outre-Belgique d’Yves Wellens, du Labyrinthe belge de Geert van Istendael à L’Incurable mal belge du couple François Perin/ Jules Gheude, du Divorce belge de Lucien Outers à des projets en veux-tu en voilà les plus foldingues de nouvelles constitutions, et j’en passe ! On a même aperçu à propos du localisme le Britannique Hill, auteur de The Art of being Belgian, voir dans la Belgique une « république des communes »… De nouveaux ouvrages qui répondaient déjà à ces anciens et perpétuels questionnements du genre : « Où va la patrie ?», «.L’être belge »… Citons le collectif La Belgique malgré tout lors du tout premier Europalia Belgique en 1980 et sa suite, en 1998, La Belgique toujours grande et belle ou encore l’Histoire de Belgique revue et corrigée sous les plumes averties et emplies de malices de Roger Avermaete, Georges-Henri Dumont ou Jean Stengers.

Par contre, ce que je ne veux plus me remémorer, c’est qu’en 1980, le sénateur Perin, ancien socialiste par haine du fascisme, démissionna spectaculairement en déclarant que la Belgique était malade de trois maux, incurables et irréversibles, dont le nationalisme flamand. Qu’en 1980 toujours, René Swennen anticipa en décrivant en de petites facettes la mort du Royaume dans Belgique Requiem, suite et fin ? esquissant, de la sorte, un avenir bien bruineux pour notre belge pays, cet indémaillable problème culturo-linguistique… Que d’autres, en tir groupé, et même si ce n’est parfois que pure fiction – je pense à l’indécrottable, francisé et rattachiste Paul-Henry Gendebien persistant et signant Belgique le dernier quart d’heure ? –, ne cessent d’accentuer griefs et provocations en vilipendant, le verbe est faible, cet État-nation, ce toujours « moins de Belgique », ce « België Bar(s)t ».

De tous ceux-là, je voudrais m’en écarter, leur tourner le dos et repartir. Autre chose aussi, on ne peut jouer trop longtemps non plus avec notre quotidien car le peuple gronde et ergote. Parce qu’ici, ma foi, on s’y plaît, que, par défi, on y est souvent impertinent, que, par nécessité, on s’autodérisionne et, pour clore, on s’en balance de ces pessimismes, de ces peu généreuses scissions intrabelges et de cet insurmontable problème d’interforum belgo-belge dont on a vu toute la porosité institutionnelle. Nous, on est là, d’ici comme d’ailleurs, et on a notre existence à assumer, notre place dans le monde…

Allez, au-delà de nos belgitudes paralysées, « abracadabrantesques », décolorées et démystifiées même en cette « margouline » tape-à-l’œil et « pucée » Mondialisation qui obèse et immobilise tout, pour l’heure, remué dans les os, je ne rêve absolument pas d’une « patrie » francophone belge, amie et voisine des Flamands, que nenni ! Car c’est d’une espiègle, asexuée, sauvagine, matérialiste, pro ou a-culturelle, véhémente, contradictoire, picturale, phosphorescente, divisée, généreuse, « somnambulesque », « intercesseuse », encore humaine, béate, mi-rusée mi-obtuse, assommante, ésotérique, fédératrice, éprouvée, « convenante », institutionnelle, abrutie, contrastée, retranchée, légendaire, falsificatrice, préfabriquée, instable, déracinée, calfeutrée, primitive, capétienne, co-existentielle, retranchée, autoroutière, en attente, bousculée, tracassinne, psychodramatique, bi-tri-partite, tragédienne, fragilisée, en pantoufles, pérenne, hypnotique, si « ensorienne » si « ensorisée » dans cette glossolalie propice aux éructions, héritière, exiguë, « cobraïque », « détabouisée », « briquée dans le ventre », « brocanteuse », « crapoussinne », « catafalquesque », carnavalesque, cocardière, lionne, rapetissée, ulcérée, bâfreuse, beuglante, foraine, « para-régionaliste », chauffée à blanc, rugissante, iconoclaste, dénaturée, encrière, monade, pesante, euro-charmeuse, urbaine, craquelée, « luna-parkée », désensualisée, gouvernementaliste, décapitée, de la Saint-Polycarpe, « somnambu(co)lique », bruxelloise-ixelloise-saint-gilloise, d’après Dutroux & consorts, « septentrionne », copernicienne, ventrue, gaillarde, « cuitarde », assiégée, jeûneuse, étuvée, « découpable », lettrée, « autofellatrice », batave, polémiste, « lotharingienne », « ensemblière », sentant l’huile à frire, montreuse de marionnettes, « bièrement » festive, du trompe-l’œil, plate, spectaculaire, monotone, illusoire mais ô combien royalement fière Belgique qui se confond parfois trop vite en excuses devant ses propres détracteurs, question d’expansionnismes…, que je m’« auto-hétéro-fictionne », m’infiltre, m’érotise et vous écris ces pensées polluées par aucun sentiment purement nationaliste, rassurez-vous.

[1] H. Claus, Une Flandre à l’échelle du désir. In : Le Crapouillot. Magazine non conformiste «La Force de frappe flamande» n°4, Bruxelles, août 1984, pp. 51-53.

[2] In : La Belgique malgré tout, Bruxelles, Revue de l’Université Libre de Belgique nos 1-4, 1980, pp. 481-488. Brique «état des lieux» composée par Jacques Sojcher.

[3] Abritée au sein de la Bibliothèque Royale de Belgique, cette institution littéraire voulue par le grammairien Joseph Hanse et ses pairs en 1958 et muée, au cours des saisons, en un centre de documentation spécialisé, étudie de fond en comble l’histoire, toujours en mouvement, de nos lettres. 2008 verra aussi le Musée, avec La Belgique par les textes, fêter son cinquantième anniversaire. L’équivalent des AMI-, pour les lettres néerlandophones, se retrouve à Anvers à l’AMVC-Letterenhuis.

[4] Les tomes 8 et 9 de cette magnifique entreprise qu’est la Correspondance de Michel de Ghelderode paraîtront également cette année dans la collection Archives du Futur dirigée par Marc Quaghebeur.

[5] R Zeyen, Michel de Ghelderode. L’Archange (1898-1962), co-production France 3, Télé-Images Création, RTBF, To Do Today, 1999 (série Un Siècle d’écrivains).

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