Le 8 mars 2011, Girolamo passa la journée à revoir et corriger son nouveau livre. Entre autres choses, il relut et lima le chapitre III sur l’Église et sur le christianisme. Il avait déjà une belle fin, comme il semblait à Girolamo : « Donc, la vie et le jugement sur la vie et sur l’entièreté du monde avec aussi peu de vie, duquel nous sommes des particules infinitésimales confinées dans un petit angle perdu, restent invinciblement problématiques, aux dépens de la splendide philosophie et théologie affirmatives de saint Augustin. » Mais à cette fin Girolamo ajouta la phrase : « Son bateau fend audacieusement les vagues, mais aussitôt les flots se referment derrière elle », et il en fut très satisfait. Il lui sembla, en effet, que dans cette image était contenu tout le sens de la philosophie et de la théologie de saint Augustin et du christianisme et, en même temps, sa propre limite. Il lui semblait qu’aucun des critiques du christianisme n’avait abouti à une synthèse aussi complète dans sa concision. Celui qui, selon lui, était arrivé au jugement négatif le plus incisif était celui-là même qui, en psychologisant l’Église, en particulier dans la Généalogie de la morale, lui avait porté le coup de grâce, à savoir Nietzsche. Ce jugement était contenu dans l’aphorisme 14 du Voyageur et son ombre : Lire la suite