Spirituel. Tel est le premier mot auquel nous pensons. C’est par des êtres comme toi que la spiritualité garde un sens. Celle qui interroge, en permanence, le moindre hasard. Celle qui parvient à voir des épiphanies sous les coïncidences. La vigilance, de celui qui est condamné à garder toujours les yeux ouverts. Au moment même où la mort t’a frôlé, tu ne pensais encore qu’à regarder. Et tu n’as pas vu d’anges. Tu as vu la clarté. La tienne, probablement, qui irradiait de l’intérieur. L’exigence. La lucidité crue. Et donc le doute inguérissable. Comme si la tâche était de chercher toujours, sans rien trouver. Et de refuser ce rien, au point de repartir… D’ailleurs, il y a des lueurs, parfois. Ce qu’on peut pressentir, mais jamais définir. Tu as l’horreur des certitudes closes, et le sens, pour toi, ne peut surgir qu’ouvert. C’est par des êtres comme toi que le sens garde sens. L’incroyable confiance. Elle peut sidérer, mais il faut l’admirer. Une insurrection contre l’arbitraire, ou le pari de la cohérence. Tu oses prononcer le mot de vérité. Vérité en miettes, mais vérité quand même. Pour troubler ceux qui voulaient oublier. Tu as trop vu pour ne croire que ce que tu vois. Tout en dérangeant ceux qui ne voient que ce qu’ils croient.

Rester garant des critiques et des crises, quand le monde étouffe sous sa paix. Quand il a besoin de douter et de croire, tu restes celui qui doute et qui croit, simultanément, parce qu’il veut croître.

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