Il paraît que personne ne se prend plus pour Napoléon depuis au moins cinquante ans. C’est que m’a dit le docteur Rose l’autre jour à la consultation. Il avait l’air extrêmement sérieux.

Jadis, les asiles étaient encombrés de fous qui se prenaient pour Napoléon. Même en Angleterre — peut-être surtout en Angleterre. Mais la dernière guerre mondiale semble avoir mis fin à l’épidémie. Remarquez que Napoléon n’a pas été remplacé. Les quelques tentatives de ressusciter Hitler sont restées sans lendemain. Pas plus de succès pour Mussolini. Ni, bizarrement, pour Staline. Évidemment, le docteur Rose exige des patients qu’ils soient parfaitement rasés, visage, crâne. Sans un poil dès le lever. Or, comment reconnaître Staline sans sa monstrueuse moustache ?

L’empereur, c’est facile. Il suffit d’être petit, un peu bedonnant, les lèvres fines et pincées, les yeux gris et surtout le regard magnétique. Rien d’étonnant donc à ce que tout le monde m’ait pris depuis longtemps pour Napoléon. D’abord, je n’y ai pas cru. Allez ! Cessez de me charrier ! Bonaparte est mort il y a près de deux cents ans. Ce n’est pas très gentil de vous moquer de moi et de profiter que je sois un peu souffrant. Je n’en suis pas encore à me prendre pour Napoléon ! Ça, c’était il y a quelques mois. Depuis, les choses ont changé. Lorsque les infirmiers s’y sont mis à leur tour et même quelques visiteurs, des gens qui ne me connaissaient pas, qui ne m’avaient jamais vu et qui, à mon passage, s’arrêtaient, me regardaient les yeux ronds en secouant la tête avec respect, j’ai commencé à me laisser ébranler. À réfléchir. Ne pensez pas qu’être considéré comme l’empereur me soit monté à la tête. Comme d’habitude, j’ai examiné les choses de façon rationnelle. Et je me suis demandé si la croyance indienne dans la réincarnation était si sotte que ça. Des centaines de millions de gens sont convaincus depuis des siècles de la réincarnation. Pourquoi serais-je plus malin qu’eux ?

Devant tant de signes, j’ai fini par me laisser convaincre. À la suite de quelque inexplicable mutation — la science est encore dans les limbes — il n’était pas impossible en effet que je sois Napoléon. Une histoire de gènes reconstitués ou que sais-je ? Je suis un homme de chiffres, moi, un manager, pas un homme de science.

Ne croyez pas que se retrouver dans la peau de l’empereur soit une sensation très agréable. Au contraire. Depuis qu’il a ressuscité en moi, je souffre de nombreux effets secondaires. Mon estomac fait des siennes. La nuit, je suis réveillé par d’épouvantables crampes, moi dont la digestion a toujours été parfaite. Ceci pour vous expliquer que l’aventure ne me plaît pas du tout. Au contraire, elle me pèse. Pas seulement sur l’estomac. Moi qui ai toujours voulu passer inaperçu, savoir que je suis Napoléon ne me vaut que des misères. Cette soudaine renommée me gêne. Je me sens observé, en représentation permanente. Le moindre de mes gestes est scruté et commenté. Vivre ainsi est très mauvais pour mes nerfs. Et je n’en retire aucun avantage. Bilan négatif.

La première fois que j’ai osé faire part de mon malaise au docteur Rose, il n’a pas eu l’air surpris. Je l’ai même senti soulagé. Oui, c’est ça, soulagé. Sans doute avait-il deviné, comme les autres, qui j’étais et il se demandait pourquoi je gardais le silence à ce sujet.

— Faudrait pas croire que je souhaite quitter votre établissement, dis-je. Connaissant mon histoire de France, je risque de faire des bêtises. Chaque fois que je suis revenu, ma vie a tourné à la catastrophe. Ici, il ne peut rien arriver de mal, ni à moi, ni mon pays, ni à l’Europe. Dehors, je ne réponds de rien.

— Rassurez-vous, Monsieur Dumontel, m’a-t-il répondu. Je peux encore vous appeler ainsi ? L’État paye votre séjour depuis vingt ans. Ce n’est pas Napoléon qui va nous faire changer notre fusil d’épaule. Votre pension est assurée chez nous jusqu’à la mort.

Je lui serrai chaleureusement la main en poussant un grand soupir de soulagement. J’avais presque oublié ce qui m’était arrivé, malgré les marques de déférence autour de moi, jusqu’à ce matin lorsque le docteur Rose est entré dans la salle commune avec l’air agité. J’étais occupé comme d’habitude à perfectionner ma technique aux échecs avec un ancien champion soviétique qui avait échoué chez nous je ne sais par quel détour. Je lui fis remarquer que notre médecin n’était pas dans son assiette. Il avait le front soucieux, le regard fuyant.

— Cache ton fou, j’ai dit à mon partenaire. Le docteur Rose risque de te le choper. Nous avons ri mais la suite s’est révélée beaucoup moins drôle.

— En raison de la crise, a commencé le docteur Rose de sa voix fluette, l’établissement est obligé de faire des choix douloureux.

La crise ? Quelle crise ?

— Un certain nombre de malades, les malades doux, vont être libérés. La Sécurité sociale n’est plus en mesure de les prendre en charge. Surtout ne vous inquiétez pas, ajouta-t-il en tendant les bras vers l’assemblée. Tout se fera progressivement, dans l’ordre et le calme. Vos familles seront prévenues individuellement et nous conviendrons avec elles des mesures à prendre, tout en laissant à chacun le temps de s’organiser.

Ma famille ? Tout le monde est mort. Joséphine ? Je l’ai répudiée. Marie-Louise a déjà épuisé deux maris depuis que nous sommes séparés et Dieu sait combien d’amants. Ma mère est morte en Corse, Dieu ait son âme, avant ma déchéance. Il y reste peut-être quelques vagues cousins mais je n’ai aucune envie de me retrouver sur cette île maudite au milieu de ces cinglés. Quant à mes frères, je ne veux plus les voir. Ils m’ont lâché aux premières fissures de l’empire malgré tout ce que j’ai fait pour eux. Je n’attends rien d’eux — pour autant qu’ils se soient aussi réincarnés et rien n’est moins sûr. Non, Docteur, les autres je ne sais pas mais moi, je ne vois personne prêt à me prendre en charge. Comme je vous l’ai déjà expliqué, mieux vaut me garder ici enfermé entre quatre murs. La paix en Europe est à ce prix. Ce n’est tout de même pas très cher payé pour m’empêcher de faire des bêtises qui coûteront une fortune à tout le monde.

— C’est vrai que l’établissement est au bord du gouffre. Les salaires n’ont plus été versés depuis deux mois, murmura Léa, une grosse infirmière qui avait un faible pour moi mais hélas un duvet rédhibitoire au-dessus de ses lèvres.

— Des questions ? demanda le docteur.

Tout le monde était trop abattu par son annonce pour se manifester. Je levai la main.

— Vous vous laissez imposer des décisions scandaleuses sans lutter ? demandai-je.

Le docteur Rose secoua la tête.

— En ces temps de crise, c’est déjà un miracle d’avoir tenu jusqu’ici et même obtenu un budget pour les malades les plus graves. Ouvrez les yeux. Cela vous fera du bien de retrouver la vie normale. Vous verrez qu’en ces temps difficiles, tous les citoyens sont obligés de faire des sacrifices pour préserver notre société et surmonter les épreuves actuelles.

Sa façon de parler était agaçante. Il me rappelait la bande de bavards qui avaient tué la révolution, girondins, montagnards, membres du conseil des cinq cent, toujours à discutailler sans jamais agir. Des mots, des mots et de grandes envolées mais pas le moindre sens pratique. Tous ces incapables avaient enfoncé la France dans le chaos jusqu’à ce que j’intervienne. Fallait-il donc qu’une fois de plus, je monte aux barricades ? Je regardai autour de moi. Comme toujours dans les moments difficiles, les yeux étaient fixés sur moi. Léa me fit un sourire d’encouragement. Je poussai un soupir. Bon. Une fois de plus, je vais me sacrifier. Me donner à la France. Changer le cours de l’Europe.

J’avais prévenu. Personne n’acceptait de me prendre en charge. Le docteur Rose avait prolongé mon séjour pendant quelques mois avant de finir par me mettre à la porte. J’étais le dernier des « malades doux », selon son expression.

— Je regrette, me dit-il. J’ai tout fait pour retarder l’échéance, vous le savez, mais les caisses sont pratiquement vides. À mon grand regret, malgré votre état, je suis obligé de libérer votre lit.

Il n’osait même pas me regarder. Grouchy, va !

— N’hésitez pas à me téléphoner en cas de pépin.

Il me tendit une carte que j’hésitai d’abord à prendre avant de changer d’avis et de la glisser dans ma poche.

— Encore une chose. Parmi nous, vous étiez un Napoléon reconnu et admiré. Il n’en sera pas de même au-dehors.

Son doigt désignait le reste du monde, de l’autre côté de la fenêtre.

— Vous me conseillez de cacher mon identité ?

— Révéler que vous êtes…

— Napoléon…

— … ne vous vaudrait que des ennuis. Soyez simplement Julien Dumontel. Vous éviterez beaucoup de complications.

Dumontel était le nom sous lequel j’avais été admis dans l’établissement.

— Utilisez le nom inscrit sur vos papiers, carte d’identité, carte de sécurité sociale, etc. La vie sera plus facile pour vous. Mieux vaut respecter le jeu de la bureaucratie qui règne en maître de nos jours. Tenter de lutter contre cette machine monstrueuse est pire qu’attaquer en même temps la Russie, l’Espagne, la Prusse, la Grande-Bretagne et le Portugal.

Je hochai la tête. La stratégie, il ne fallait pas m’en apprendre les règles. C’était moi qui les avais forgées. Celles de l’administration aussi. Et ce n’était pas ce dont j’étais le plus fier.

Le home qui m’abritait depuis quelques jours m’envoyait tous les matins à l’agence pour l’emploi. Même s’il n’y avait pas le moindre boulot pour moi, c’était une obligation de faire semblant. Une sorte de rite. Pourquoi pas ? Les fonctionnaires qui m’accueillaient et que je commençais à connaître étaient épuisés, manifestement découragés mais gentils, même si la plupart d’entre eux, surtout les femmes, paraissaient alcooliques. N’y voyez aucune critique de ma part. L’alcool n’a jamais empêché les soldats de monter au front. Au contraire.

Une dame, qui ressemblait un peu à Léa, la moustache en moins, m’avait pris en sympathie. Elle me proposa un matin de « boire un petit coup » en me tendant une tasse de café. Du café coupé, me précisa-t-elle devant mon mouvement de recul. Elle me fit un clin d’œil. Même si les vendeurs de fine utilisaient abusivement mon nom, c’était une erreur de croire que j’étais porté sur le cognac si tôt matin. Néanmoins, je trempai mes lèvres en m’efforçant de ne rien avaler. Mon estomac tiraillait de plus belle depuis que j’avais quitté le docteur Rose.

— Cette fois, il y a peut-être quelque chose pour vous, Monsieur Dumontel, me dit-elle en me glissant un papier. Une banque a besoin d’un huissier intérimaire à l’occasion de son assemblée générale. Vous avez le physique qui convient. Trois jours de boulot, c’est mieux que rien, non ?

Je glissai machinalement la main dans mon veston pour apaiser mon estomac avant de hocher la tête.

Le type qui me reçut à la banque avait la tête de Blücher. Cela me convenait. J’en avais maté de plus rudes. Il m’entraîna dans des couloirs somptueux, un vrai palais rococo avec des murs couverts de marbres sombres et des demi-colonnes imitation Rome antique jusqu’au bureau de ce son supérieur qui m’examina des pieds à la tête d’un air courroucé avant de se détendre.

— L’agence nous envoie des SDF depuis une semaine, grommela-t-il. Enfin, voilà quelqu’un qui ressemble à un huissier !

Soit il m’avait mal regardé, soit il avait sauté quelques pages essentielles de son livre d’histoire pendant ses études. Il m’expliqua ce qu’il attendait de moi.

— Nous aimons un peu d’apparat à l’occasion du conseil d’administration et de l’assemblée générale. Vous ne voyez pas d’inconvénient à porter un habit sombre et une chaîne dorée autour du cou ? Vous distribuerez les documents, les bilans, les notes que s’échangent les administrateurs et les bulletins de vote.

Il s’interrompit.

— M. Blücher vous expliquera en détail votre mission.

Je savais bien que j’avais mis dans le mille ! Heureusement que lui ne m’avait pas reconnu. Je me retins de lui apprendre que, par une facétie du destin, il se retrouvait en face de son plus terrible ennemi. J’attendais mon heure.

Jadis, avant mes ennuis de santé, j’avais dirigé une entreprise qui avait, ma foi, connu un certain succès, jusqu’à ce que différents malheurs imprévus ne la fassent dérailler. Le départ de ma femme, son actionnaire majoritaire et principale commanditaire, en compagnie de mon plus redoutable concurrent l’avait gravement ébranlée. La visite inopinée des fonctionnaires du fisc quelques semaines plus tard — pas difficile de deviner qui les avait informés — l’avait achevée. Quelques semaines d’enquête avaient permis aux gabelous de découvrir le mécanisme pourtant subtil que j’avais mis en place pour pallier momentanément l’arrêt brutal du financement de nos activités — à quelques mois près, je suis sûr que la société aurait produit de quoi effacer définitivement les quelques écritures malheureuses que j’avais dû passer pour la sauver et la relancer. Cette expérience explique qu’il ne me fallut pas dix minutes pour comprendre que la banque qui venait de m’engager était au bord de la faillite.

Pendant que les administrateurs, dont la plupart n’avaient manifestement pas saisi l’ampleur des dégâts, écoutaient les discours creux, lénifiants et hypocrites du président-directeur général, du réviseur et du directeur général, je feuilletai un exemplaire des comptes que je venais de distribuer.

— C’est la crise ! s’écriait le P.-D.G. Même pour nous qui avons pourtant surmonté mieux que beaucoup de nos concurrentes le choc de 2008. Le dividende à distribuer sera moins élevé que l’an dernier. Je suggère d’accepter ce sacrifice pour éviter des troubles sociaux alors que nous allons annoncer dans quelques jours un plan de licenciement qui nous permettra, je vous le promets, de renouer l’an prochain avec les bénéfices.

Entre deux postes de provisions et de soi-disant reports aux appellations farfelues, je découvris où les dirigeants de la banque avaient truqué les comptes. Ils avaient même utilisé quelques-unes des ficelles qui m’avaient valu le dépôt de bilan et un séjour dans la maison du docteur Rose. Mais, était-ce à moi de dénoncer ces carambouilles ? Maintenant que j’avais découvert les failles des comptes, j’écoutai plus attentivement la discussion. Je distinguai trois groupes d’administrateurs. Celui qui détenait le pouvoir représentait des actionnaires anglo-saxons. C’étaient eux qui avaient trafiqué les comptes. Perfide Albion, va ! Il soutenait le P.-D.G. et les autres dirigeants de la banque. Un groupe minoritaire critiquait leur gestion mais il paraissait mal documenté sur la situation de la société. Entre eux, un troisième groupe, des hésitants, oscillaient entre les arguments des uns et les critiques des autres. Je connaissais la chanson. Des montagnards hargneux et déterminés prêts à tout pour s’accrocher au pouvoir, des girondins brouillons dans l’opposition et des députés du marais qui pouvaient faire basculer l’assemblée dans un sens ou l’autre. Il devait y avoir moyen de m’emparer de la couronne. Encore fallait-il agir discrètement sous peine d’être expulsé du champ de bataille avant d’avoir créé la surprise.

En écoutant les remarques des girondins auprès desquels le hasard m’avait placé, je m’aperçus que leur leader, un vieil homme chauve, avait du mal à suivre les échanges malgré son appareil auditif. Ses collègues se tournaient régulièrement vers lui sans oser monter à l’assaut. Le plus jeune de l’équipe, le plus remuant, pestait d’être assis aussi loin de son chef. Il était obligé de lui faire passer des messages écrits que je portais de l’un à l’autre chaque fois qu’ils me faisaient signe. Le jeune homme attendait impatiemment la réponse de son chef, inscrite en marge de son message, avant de prendre la parole. C’était lui qui allait me servir d’infanterie pour faire diversion avant de lancer la cavalerie.

Lorsque le vieil homme me remit un petit mot à destination de son jeune porte-parole, je profitai d’une discussion un peu tendue entre plusieurs administrateurs qui retenait l’attention générale pour ajouter manuscritement quelques remarques sur les postes les plus douteux des comptes. Et je joignis à la note, un exemplaire du bilan sur lequel j’avais souligné au crayon rouge les écritures obscures ou manifestement falsifiées.

Il ne fallut pas longtemps au jeune administrateur, pas un sot, pour saisir mes remarques. Il se tourna vers son leader qui chipotait son appareil puis vers moi, en comprenant d’où venait l’information avant de se décider à lever le doigt d’un air agressif. Le Marais allait être obligé de suivre les girondins. Et le pouvoir changer de main dans quelques instants.

Ma suggestion de rebaptiser la banque, qui venait d’échapper à la déroute grâce à moi, et de lui donner le nom glorieux de Napoléon fut accueillie à l’unanimité. Même les anciens montagnards se sentirent obligés de soutenir ma suggestion pour se distancier des anciens actionnaires anglo-saxons qui les avaient menés à la honte et au bord de la ruine. Il faut dire que le groupe avait été décapité avec l’arrestation du P.-D.G., des contrôleurs des comptes et du directeur général. Ce sont les seules personnes dont j’avais demandé la tête. Après beaucoup d’hésitation, j’avais renoncé à licencier Blücher. Il faut savoir saluer un ennemi valeureux qui a accepté de se mettre à votre service au hasard d’un retournement d’alliance.

Alors que j’allais pousser la porte de mon bureau de P.-D.G. ce matin-là, la secrétaire me demanda de patienter quelques instants, le temps que le peintre finisse de tracer en lettres d’or mon nom sur la vitre sablée. Je jetai un coup d’œil et faillis m’étrangler. DU…, avait-il déjà peint.

— Mais il fait une erreur dans mon nom ! m’étranglai-je.

Le peintre et la secrétaire reculèrent, effarés, devant mon mouvement de colère.

— Voyons, Monsieur Dumontel, balbutia la secrétaire. Nous avons cru que cette petite surprise vous ferait plaisir.

— Je suis Napoléon ! Vous avez oublié comment s’appelle à présent cette banque et pourquoi ?

Une terrible crampe m’arracha une grimace. Instinctivement, je glissai ma main dans ma veste pour apaiser mon estomac.

— Je suis Napoléon ! hurlai-je de plus belle. Napoléon !

Il fallut près d’une heure avant que le docteur Rose ne vînt me récupérer. Non sans mal. Syndicats, administrateurs, personnel, tout le monde voulut me retenir.

— La crise est finie ! fis-je remarquer. À la prochaine, si vous avez à nouveau besoin de moi, n’hésitez pas. Un petit retour d’exil m’a toujours fait du bien. À condition de ne pas être trop long. Le docteur Rose ne me démentira pas.

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