Si Versailles avait changé

René Kremer,

Le nez de Cléopâtre, s’il eut été plus court,

toute la face de la terre aurait changé.

Blaise Pascal

Pendant la minorité de Louis XV (1715-1723), sous la régence de Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV, la situation du royaume de France était désastreuse. Pourtant, des Cassandre avaient osé stigmatiser le pouvoir absolu et suggérer des réformes, mais, comme la princesse troyenne, ils ne furent pas entendus.

En 1645, Mazarin, sous la régence de la reine Anne, avait fait voter une nouvelle constitution de tendance démocratique : liberté des personnes et des biens, interdiction de détenir un prisonnier plus de vingt-quatre heures sans l’interroger, interdiction de créer un impôt ou un office nouveau sans vote du parlement, abolition d’un quart des impôts.

René Descartes (1596-1650) avait pour principe de maîtriser ses passions et de n’admettre que la raison dans les matières scientifiques.

En 1694, Fénelon transmit à madame de Maintenon, épouse encore secrète du roi, une lettre destinée à Louis XIV :

Sire, vous avez passé votre vie entière hors du chemin de vérité et de justice et, par conséquent hors de celui de l’Évangile. Dieu est lent à vous frapper, mais il saura bien séparer sa cause juste d’avec la vôtre qui ne l’est pas et vous humilier pour vous convertir… Vous n’aimez point Dieu… C’est l’enfer et non Dieu que vous craignez.

Plus récemment, vous avez séparé l’aristocratie du peuple.

Saint-Simon a évoqué dans ses mémoires le laisser-aller, les inégalités et la vie déréglée à Versailles pendant la régence. En 1712, à la mort du dauphin, duc de Bourgogne, il adresse à Louis XIV une « lettre anonyme » qui a été retrouvée par Prosper Faugère dans les archives du quai d’Orsay au xixe siècle. Saint-Simon ne parle pas de cette lettre dans ses mémoires, mais Louis XIV doit en avoir deviné l’auteur, puisque Saint-Simon a été en disgrâce jusqu’en 1715. Ce manuscrit comporterait des « asymétries et des décrochages syntaxiques », probablement dus à la précipitation ou destinés à sauvegarder l’anonymat.

Voici quelques extraits de ce réquisitoire :

Votre majesté ne s’est conservé que peu d’autorité.

L’autorité appartient à cinq « rois » : les quatre ministres ou secrétaires d’État et le contrôleur général… Ces « rois » se croisent, se combattent, se donnent en spectacle, vous dépouillent et dépouillent le pays. Les ministres ont usurpé l’autorité et la puissance et sont persuadés que votre autorité et votre grandeur ne se peuvent mesurer que par la leur. C’est un crime pour tout français de vivre et de respirer autrement que par eux.

Vous ne connaissez personne, personne ne vous parle, vous vous êtes rendu inaccessible. Les courtisans et vos sujets ne sont à vous qu’en apparence.

Dans l’armée, il n’y a plus de discipline ; le clergé est détruit ; la noblesse, épuisée par la guerre presque continuelle, est dégénérée et corrompue. Le tiers état est éclaté.

Un enfant est à la tête de la marine, un magistrat est responsable des projets de guerre, un novice à la politique étrangère. Vous avez cru de détestables conseillers et fermé l’oreille à tout le reste de vos sujets. Louvois a soulevé l’Europe contre vous. Colbert et lui ont ruiné le pays.

Le clergé est détruit, les « petits sont desséchés » ; vos bâtards mettent le pays en danger. Comme successeur, seul un enfant de deux ans vous reste…

Songez à votre postérité légitime, à votre monarchie, à votre salut éternel et aux comptes à rendre au Roi des Rois.

Établissez comme tous les pays policés de l’univers, des conseils sur chaque matière principale : gouvernement des provinces, finances, affaires étrangères, guerre, marine, choses ecclésiastiques. Choisissez des gens qui ont bien servi : anciens officiers ou généraux, gouverneurs de province capables. Mais, restez le maître absolu.

Jamais Roi n’a gagné autant d’argent que vous, ni créé autant de dettes.

François Massillon (1715) commence son extraordinaire oraison funèbre de Louis XIV par la phrase célèbre : « Dieu seul est grand, mes frères. Il ajoute : l’orgueil des empires est toujours le premier signal de leur décadence. Nous avons vécu un siècle d’horreur et de carnage. » L’oratorien évoque les veuves éplorées, l’élite de la noblesse au tombeau, les villes désolées, le peuple affamé, se nourrissant de pain noir et de coquilles de noix moulues, le commerce languissant, des régiments sans armes, ni uniformes.

En 1715, à la mort de Louis XIV, le jeune Louis XV était âgé de onze ans. Le régent était intelligent, mais paresseux et débauché. La situation financière était critique à la suite de l’échec du système Law. Les mœurs de la cour se relâchèrent rapidement après le départ de madame de Maintenon, devenue prude dans ses vieux jours.

La haute aristocratie, dont Saint-Simon était le porte-parole, prit pratiquement le pouvoir, qu’elle exerça, par l’intermédiaire de conseils nommés polysynodies, tandis que le parlement n’avait qu’un droit de remontrance. Le conseil de régence était constitué de personnes disparates, assez douteuses comme le maréchal de Villeroy et le duc du Maine, bâtard de Louis XIV.

Saint-Simon connaissait très bien les problèmes de la France qu’il avait décrits dans la lettre anonyme, mais, malgré sa position dans le conseil de régence, il n’eut pas le pouvoir, la volonté ou le courage de tenter de changer les choses.

La monarchie absolue s’était transformée en une « sorte de république patricienne, pleine de préjugés, de division et de futiles querelles » (Erlanger).

Si on lit les mémoires de l’époque, on peut apprécier la situation et imaginer des mesures qui auraient pu peut-être modifier le cours de l’histoire sans conduire aux excès de la Révolution, qui n’aboutirent à la démocratie que près d’un siècle après la Terreur, les « épopées » napoléoniennes I et III, la commune de Paris et des guerres inutiles, plus souvent perdues que gagnées.

Rêvons qu’un sage soit parvenu à convaincre le régent, faible et influençable, toujours de l’avis de la dernière personne qu’il a rencontrée, de faire réaliser ce qu’on appellerait aujourd’hui un audit, par une personne indépendante et de bon sens.

Un Languedocien, que nous appellerons comte Z…, aurait été choisi. Il n’avait jamais mis les pieds à Versailles, vivait l’épidémie de peste en Provence (1720-1722), et avait vécu les conséquences de la révocation de l’Édit de Nantes (1685), les dragonnades, les conversions forcées et l’exil des huguenots. Philippe d’Orléans, dans un éclair de lucidité, l’invite incognito, lui demandant d’observer Versailles, Paris et la province, de lui remettre ses conclusions dans un rapport objectif et de faire des propositions de changements. Il est possible que Saint-Simon ait aidé ce « démineur » dans son travail et lui ait donné à lire une partie de ses mémoires non encore publiés.

Laissons courir notre imagination. Voici le rapport qu’aurait pu faire cet homme intègre.

évaluation de l’état des affaires

dans le royaume de france (1721)

introduction

Nous, Comte Z…, avons l’honneur de transmettre à son excellence Philippe d’Orléans, régent du royaume, et à son éminence le cardinal Guillaume Dubois, ministre principal, les réflexions qui nous été demandées sur l’état actuel du Royaume de France.

Ce travail d’une année a été réalisé en toute indépendance et est demeuré strictement confidentiel. Les suggestions de changement sont données en toute modestie et à titre personnel, sans parti pris et sans intention de nuire à qui que ce soit.

le régime autoritaire

Les lois sages promulguées par Mazarin en 1645 ne sont plus appliquées depuis le règne de Louis XIV.

Une réforme du gouvernement de la France, de son mode de vie et de ses lois apparaît essentielle, si l’on veut éviter à moyen terme des mouvements de révolte du peuple et du tiers état. Des idées nouvelles se répandent dans le pays, suggérées par des écrivains comme Fénelon et La Bruyère et influencées sans doute par le régime plus libéral de l’Angleterre.

Versailles ne doit pas être une tour d’ivoire, où vivent, dans le luxe et l’abondance, des êtres privilégiés, indifférents à la misère du peuple. Ces courtisans s’agitent autour d’une famille royale toute-puissante qui règle les préséances, les pensions, les logements, en alternant le chaud et le froid. Aux yeux des courtisans, il semble que le peuple de France n’existe pas. Les gens « pas nés » sont « gens de rien ».

la vie du peuple français

Nous avons parcouru le royaume. Les trajets en malle-poste sont longs et pénibles : l’état exécrable des chemins est la cause tantôt de bris d’essieux, tantôt d’enlisement. Par temps sec, nous sommes couverts de poussière ; après la pluie nous restons embourbés. Une escorte armée nous a heureusement préservés des brigands.

Lors des arrêts dans les villages, nous sommes harcelés par des mendiants et des enfants déguenillés, qui demandent du pain, pendant que leurs parents travaillent dans les champs. La Bruyère (1688) a décrit ces paysans, animaux farouches répandus par la campagne, noirs, livides et tout brûlés du soleil, attachés à la terre qu’ils fouillent et remuent avec une opiniâtreté invincible. Partout, subsiste le souvenir de l’année terrible (1709) et de son hiver meurtrier : paysans morts de froid, famine, bandes de loups rôdant dans les villages.

À Paris, les rues sont pleines d’ordures. Les carrosses et les cavaliers les parcourent à bride abattue, les cochers hurlant aux passants de s’écarter, les renversant parfois, sans se préoccuper des suites.

La nuit, les ruelles sont occupées par des mendiants qui vous harcèlent, par des individus suspects, prêts à vous détrousser, et par des prostituées, qui vous interpellent. La misère est partout, malgré les prêches de certains ecclésiastiques qui demandent aux chrétiens d’écouter les cris et gémissements de leurs misérables frères. Bossuet a osé supplier le Roi d’assouvir son cœur de ce plaisir vraiment chrétien et vraiment royal de rendre ses peuples heureux.

Les jeunes enfants sont négligés. La mortalité infantile étant très élevée, la perte d’un enfant est un événement banal.

Versailles est le plus triste et le plus ingrat de tous les lieux, sans vue, sans bois, sans terre, sans eau (Saint-Simon). Le château est entouré de marais pestilentiels où pullulent les moustiques et les rats. Cet entourage et l’abandon des ordures aux alentours du château favorisent de toute évidence diverses maladies. Il y a des salles de bains, mais on craint l’eau qui peut apporter des maladies et beaucoup donnent la préférence à la toilette sèche, changent de vêtements dans la journée et utilisent toutes sortes de parfums plutôt que le savon. La plupart des adultes sont édentés.

la religion et la fausse piété

Beaucoup de gens de la cour et du haut clergé parviennent à un équilibre entre, d’une part, une piété et une pratique religieuse de façade et, d’autre part, luxure, corruption, ruse et cruauté. La religion est superficielle et formelle, dominée par la peur de l’enfer. Certaines dames disent le chapelet entre deux danses.

l’éducation de louis xv, communément appelé « le petit roi »

Il assiste à toutes les réunions importantes, notamment le conseil de régence, mais ne comprend rien. On lui demande son acquiescement et son avis, pour la forme. Par contre, on lui apprend très tôt à manier les armes et à monter à cheval. Son éducation religieuse est superficielle et formelle.

Dans son testament, Louis XIV avait institué le maréchal François de Neuville de Villeroy gouverneur du futur Louis XV. Ce personnage avait montré de la bravoure à la guerre, tout en accumulant les défaites lorsqu’il devint commandant en chef de l’armée : Chiari (1701), Crémone 1702, où il fut fait prisonnier, Ramilies (1706). Il est également responsable du bombardement de Bruxelles et de la perte de Namur et des Flandres. Selon Saint-Simon, malgré ses états de services lamentables et bien qu’il fût la risée de la Cour et de Paris, il se montrait magnifique en tout. C’était un homme qui n’avait aucun bon sens et qui n’avait d’esprit que ce que lui en avait donné l’usage du grand monde au milieu duquel il était né et avait passé une très longue vie. Il prit les fonctions de gouverneur du roitelet et de membre du Conseil de régence en 1717 et sévit à ces postes importants pendant cinq ans. Selon Saint-Simon, il n’a rien appris d’utile à son élève, si ce n’est le maintien. Il sera disgracié en 1722 pour avoir refusé au régent un entretien en tête-à-tête avec le jeune roi.

Louis XV n’aura donc pas eu un précepteur de la qualité de Fénelon, qui fut celui des enfants de France. Dans son Télémaque, qui est une sorte de roman à clés, Mentor se dit contre les guerres de conquête, les flatteurs, la manie des constructions, l’orgueil royal, le despotisme. Fénelon demandait notamment que l’on soit humain et charitable envers « les petites gens ».

l’étiquette et les faveurs

La hauteur et l’emplacement des tabourets, la place à table, les assiettes en argent, des couverts ou l’obligation de manger avec les doigts, les privilèges, préséances, pensions et titres sont une grande préoccupation du roi qui lui permet de tenir en main le petit monde de Versailles.

l’esclavage

Le commerce triangulaire est florissant :

Les marchandises venues d’Europe sont échangées contre des esclaves en Afrique : ces malheureux sont échangés contre des marchandises en Amérique (Antilles et Guyane) et transportées en Europe. Et le cycle recommence.

Le code noir (1685) réglemente la condition des esclaves africains dans les colonies françaises : la religion catholique et romaine est imposée ; des châtiments corporels sont appliqués (le fouet, le marquage au fer dit fleur de lys, la coupure des oreilles, puis des jarrets…) ; récidive ou évasion sont punies de la peine de mort : les esclaves n’ont ni possessions, ni successions.

les guerres

Elles furent nombreuses surtout au temps de Louis XIV : lourdes en pertes humaines, elles ont eu des fortunes diverses et un résultat final plutôt négatif. Viols et pillage sont souvent organisés par les officiers eux-mêmes.

la débauche

La fille du régent, Marie Louise Élisabeth d’Orléans, duchesse de Berry (1695-1719), surnommée Messaline, est une figure emblématique de la débauche. La rumeur publique l’accuse en outre d’inceste, avec son père.

Certains prêtres fréquentent « les demoiselles des coins de rue » (Saint-Simon)

Philippe de France, dit le petit Monsieur, a d’étranges plaisirs, n’a que les mauvaises qualités des femmes, est méprisé par ses favoris.

Les homosexuels se marient pour tenter de cacher leur penchant : il en résulte des ménages malheureux. Certains officiers supérieurs imposent les pratiques homosexuelles à leurs subalternes et des gens de la haute noblesse à leurs valets.

les finances

John Law a créé une banque privée : devenu surintendant des finances en France, il fait banqueroute à la suite de spéculation et doit quitter le pays en 1720. Comme l’a dit Saint-Simon : Il mettait le bien de Pierre dans la poche de Jean, enrichissait les uns en dépouillant les autres.

suggestions de réformes indispensables

éducation des jeunes

L’éducation (lecture, écriture, calcul et hygiène) devrait être obligatoire au moins jusqu’à l’âge de quatorze ans. Les maîtres et conseillers pédagogiques doivent être intègres et régulièrement évalués.

L’histoire de France doit être enseignée de manière objective et complète.

Les guerres doivent être expliquées, avec leur origine exacte, leurs excès, leurs conséquences sur le plan humain et économique. Les erreurs et les défaites doivent être mentionnées

Les élèves les plus brillants devraient connaître au moins deux langues étrangères, visiter la France, ses villes et ses villages, mais aussi connaître le monde et son histoire et avoir des contacts avec les artisans, les paysans, mais aussi avec les artistes, les écrivains, les adeptes d’autres religions, notamment juifs et huguenots.

Il faudrait favoriser des séjours à l’étranger.

L’éducation des filles devrait être plus proche de celle des garçons.

Des cours de morale et de civisme sont indispensables.

L’éducation physique ne doit pas se limiter à la chasse et à l’escrime.

Les parents devraient s’impliquer dans l’éducation des enfants.

Les jeunes filles devraient être libres de choisir leurs maris, d’entrer en religion uniquement si elles le désirent et de pouvoir en sortir sans être considérées comme des âmes perdues.

la vie du peuple

Il est indispensable de rendre plus acceptable, la vie du peuple français : réduire les impôts, combattre la famine, le brigandage et la corruption. Remplacer progressivement les œuvres charitables dispersées et parfois injustes, par des actions « sociales » de l’État : foyers pour déshérités, soupes populaires, aides aux paysans pendant les périodes de sécheresse, consultations médicales gratuites, éducation des enfants, conseils aux parents. L’Église catholique, qui est très riche, devrait être dominée par la charité, sans tenir compte des convictions religieuses des assistés.

la religion

Il est impératif d’établir progressivement la liberté des cultes en commençant par le rétablissement de l’Édit de Nantes, favoriser le retour au pays des émigrés, huguenots et autres religionnaires, et leur donner des droits égaux à ceux des catholiques.

L’homosexualité ne devrait plus être considérée comme un crime et acceptée, si elle est librement consentie par les deux parties.

l’étiquette, les pensions et les faveurs diverses

Titres, préséances, pensions accordées ou retirées doivent être simplifiés et codifiés : le roi ne devrait plus s’en préoccuper.

C’est une perte de temps, la cause de jalousies et l’occasion de faveurs arbitraires.

l’esclavage

L’esclavage doit être supprimé à terme et en tout cas les conditions devraient en être adoucies.

Dans un premier temps : suppression des châtiments corporels ; libre choix de la religion et du mariage.

Révision du code noir : notamment le droit à la propriété et à la succession.

Suppression de la condition d’esclave après un temps de bons et loyaux services.

l’index et la censure

L’index devrait être supprimé.

La censure ne devrait s’appliquer qu’aux atteintes à la vie privée, à la pornographie, à l’incitation au crime. Les décisions devraient être prises par un conseil de sages.

l’armée et la guerre

Les guerres ne devraient être acceptables qu’en cas d’autodéfense, après tentative de négociation.

Les mariages arrangés au sein des familles royales, ne devraient pas avoir de conséquences sur les territoires et les États.

Les crimes de guerre, assassinats, viols et pillage devraient être punis sévèrement, sans considération de classe sociale, de fonction, de grade, de religion…

la justice

Les pouvoirs de la justice et de l’État, c’est-à-dire du roi, du régent ou de leur ministre, doivent être séparés.

Les lettres de cachet secrètes du palais, qui peuvent imposer des condamnations ou l’exil, doivent être supprimées. L’habeas corpus, c’est-à-dire l’interdiction d’emprisonnement sans jugement, ébauchée en Angleterre dans la magna carta en 1215 et précisée par le parlement anglais en 1679 doit être d’application générale.

La torture, appelée « question » par euphémisme, sera interdite. Selon La Bruyère : Elle perd un innocent qui a la complexion faible et sauve un coupable qui est né robuste.

La durée des peines doit être respectée et la peine de mort supprimée à terme, au moins pour raisons politiques ou idéologiques.

les finances

Les États généraux doivent être informés du budget, des emprunts, des déficits et des dépenses importantes. Il est urgent d’assainir les finances de l’État : en réduisant les dépenses somptuaires (surtout les fêtes incessantes), en évitant les guerres de conquête qui ont montré leur inefficacité à moyen terme et leur prix énorme en vies humaines. La diplomatie devrait être confiée à des spécialistes.

Je plaiderais pour des fêtes qui se terminent à minuit, des jeux sans enjeu, des repas plus légers, une modération dans l’usage de l’alcool. Les pensions et faveurs ne seraient plus distribuées au gré du monarque, mais en fonction des services rendus à l’État. Ne logeraient à Versailles que des personnages utiles à l’État, désintéressés, honnêtes et vertueux, Les « pensions » et faveurs ne seraient plus distribuées au gré du monarque.

la médecine

Les médecins devraient se consacrer progressivement à une médecine basée sur l’expérience, travailler en équipe, partager leurs connaissances et leurs découvertes, rencontrer des médecins d’autres pays, tels que les Anglais Syndenham et Harvey.

Il faudrait se poser la question de l’efficacité des saignées, des clystères et des émétiques.

Les mesures d’hygiène sont de la compétence des médecins : alimentation frugale, propreté des lieux et des personnes, isolement en cas d’épidémies, notamment de variole.

quelques autres suggestions

Le roi et la cour devraient résider à Paris et ne pas rester isolés à Versailles comme dans une seconde résidence à la campagne.

Des règlements devraient être établis concernant :

— les chemins, les rues et les routes ;

— le comportement des diligences, attelages et des cavaliers ;

— la chasse : protection des champs cultivés et des bois ;

— les valets de cour (serment de discrétion) ;

— l’élection des membres du parlement et du conseil d’État.

conclusion

Ces changements devraient être progressifs, réfléchis, discutés, évalués, et amendés.

Si les monarques qui viendront appliquent ces mesures, on peut espérer que la France vivra des temps meilleurs, en paix avec ses voisins et que le peuple de France sera plus heureux, moins pauvre, plus instruit.

N’est-on pas tenté de rêver et d’imaginer l’histoire de France si ces conseils n’étaient pas restés lettre morte ?

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