On a beau être né de sa terre, sa terre rouge et grasse ; se savoir issu de sa souche et revendiquer sa parenté jusqu’à la plus lointaine génération, ce pays de combes moussues, ondulant jusqu’aux premiers chuchotements de la forêt de Bessède, ne cesse jamais d’émerveiller celui qui gravit à pas lents, chaque matin, le petit tronçon de route qui remonte du cimetière de Saint-Jean, et s’arrête, une main appuyée sur le plat de son bâton de marche, le dos légèrement fléchi, pour étancher son regard au ravissement de l’indicible émergence des choses dans la brumeuse clarté d’un jour gorgé d’automne. Le silence, à cette heure encore indécise entre deux métamorphoses du paysage, se perçoit aux clapotements de l’air qu’un petit rapace nocturne remue d’une aile lasse en amorçant sa descente vers le toit pointu du pigeonnier de la propriété voisine. La maison restera fermée jusqu’à l’été prochain, lorsque les vacances ramèneront les occupants saisonniers d’un patrimoine familial désertifié, confié aux soins experts d’une société de propreté locale.

— C’est bien triste tout ça ! murmure le vieil homme. Il y a là de belles voûtes par-dessous, dans la cave. Je le sais bien, moi. C’est une maison bâtie sur les pierres de la vieille cité. Mais nos maisons, elles meurent avec nous, les vieux de la Bastide. Heureusement qu’il y a les étrangers…

Ce spectateur pensif, c’est un homme d’ici, de la Bastide, fils et petit fils de vanniers. Il y est né, il y a plus de sept fois dix ans. Il sait que c’est ici qu’il mourra, ainsi qu’il en a l’intime, la calme certitude, depuis que son bras gauche est devenu si gourd qu’il ne soulève plus ni le chant du roseau ni celui du vannier.

L’épagneul qui l’accompagne n’est pas sensible aux méditations de son maître. Sitôt franchi le panneau signalant l’entrée dans la Bastide – carré noir au centre du damier blanc – il démarre, truffe au sol, les oreilles dans les yeux, sans se retourner, sachant qu’il ne sera pas rappelé au pied comme au temps des battues. Ils se retrouveront plus loin, le vieil homme et son vieux chien, du côté du Porche, et ils rentreront côte à côte, du même pas entravé par les ans, prendre au logis le premier café du matin que la vieille femme servira dans les tasses de grès : deux sur la table, où patiente la baguette encore toute craquante de tiédeur, et la troisième, celle de Filou, le chien, posée par terre à côté de sa corbeille en osier.

Quand il se remet en route, l’homme ne cherche pas le chien. La règle s’est tissée entre eux avec le fil du quotidien qui ne demande rien à la parole. C’est un code implicite édicté en gestes menus et en hochements de tête. C’est dans l’habitude des pas. L’homme sait déjà que Filou suivra les consignes d’odeurs qui le mèneront aux bornes d’angle de certains murets où il doit accomplir ses pratiques rituelles. Ensuite, il descendra par la Promenade des Anglais jusqu’au grand châtaignier solitaire, dont certains guides ne manquent jamais d’assurer aux touristes défilant en pèlerinage en ce lieu jalonné des signes de leur propre histoire, qu’il fut planté là en 1284, le front tourné vers la Dordogne. Il sait que c’est là qu’il s’éprouvera le poil aux callosités du vieux tronc ; là qu’il exultera, à petits jappements mouillés, de l’élémentaire plaisir surgi entre caresse et griffure. Et tout cela le rend presque heureux…

C’est dimanche aujourd’hui. Il pense, le vieil homme, que la journée va être belle ; oui, une belle journée d’octobre complaisant. Il pourra peut-être s’asseoir sur le banc de bois adossé au mur de la maison, où il prend le chaud à l’heure de la sortie de la messe – quand il y a messe ; l’heure de l’apéro quand le curé officie ailleurs. Tout le monde le connaît, Le Basquou. Tout le monde se connaît ici ; forcément. Lui, il est de ceux qui ne vont pas à l’église pendant les offices. Et aussi loin qu’on s’en souvienne, il a en toujours attribué la cause à son inséparable béret noir, un béret basque qu’il n’ôte que pour dormir. Le Basquou, ça lui est venu de là. Et un Basquou, ça ne se décoiffe pas ! Le Bon Dieu, il le prendra avec le béret, ou il le laissera dehors, sur un banc. Juste comme ici : un banc taillé dans un tronc de chêne du pays. C’est ainsi qu’il pense, le Basquou. Il pense comme un mécréant qui ne va pas à la messe, mais qui se signe en passant devant les croix des rogations qui se dressent aux quatre points cardinaux du village.

— Holà ! Comment que tu vas, le Basquou ?

— Bien le bonjour, Basquou !

— Hé, le Basquou, encore à te les chauffer, tes vieux os ?

Les saluts tombent à ses pieds comme des piécettes. Il répond en portant deux doigts au bord de son béret. Que pourrait-il dire de plus ? C’est déjà tant que pouvoir aller…

Ce dimanche, selon l’horaire affiché sur le portail de l’église, il y aura messe à Notre-Dame. Quand l’église sera vide et que la rue aura retrouvé son habituelle vacuité dominicale, il ramassera tous les bonjours de sa bonne main valide. Il les mettra à sécher sur les seuils des fenêtres en prévision des jours maigres et froids où l’église restera fermée pour cause de panne de chauffage ou de pénurie de curé. De temps en temps, il en portera un à l’oreille… Comment que tu vas, le Basquoui Et il sourira comme pour rendre l’amitié.

Son vrai nom, il n’y a plus guère que sa compagne qui l’utilise ; elle et quelques-uns de longue connaissance ; quelques-unes de vieille parenté. Elle a un fort accent du sud-ouest, la Francette. Elle dit Honoreign en retroussant la dernière syllabe entre les commissures de ses lèvres amincies, ses lèvres frisées comme elle dit en se posant de la pommade labiale avant de passer le seuil des matins de gel blanc. Un jour, on l’écrira sur la pierre de sa tombe, son nom. On l’écrira en large, en vrai sur le front de la pierre : « Ici repose Honorin, Elie, Georges Coussigriac, le vannier ». Parfois il pense à sa mort, comme tout le monde. Il aurait bien aimé en parler avec la Francette, mais il sait qu’elle n’y mettrait pas beaucoup de cœur. C’est une femme rude, la Francette. Une paysanne superstitieuse, âpre au labeur. Elle dit parfois, dans ces moments où la bouche s’empâte de curieuses aigreurs, que c’est elle qui partira en premier ; qu’elle sait cela de ce qu’elle sent venir derrière le remue-ménage qu’il y a là, dans le fond de son ventre, où tout est resté à pourrir faute d’avoir germé. Quand elle fait ce pronostic, elle pose gravement ses petites mains sèches et noueuses dans le creux de son estomac comme pour en recueillir l’augure.

— Et aussi de ce que vous ne m’avez jamais épousée, ajoute-t-elle en le vouvoyant pour qu’il fasse bien la différence entre l’humeur du jour et un reproche long de toute une vie commune.

Le plus grand souci d’Honorin n’est cependant pas de gérer au plus juste l’intendance du peu qu’il laissera dans ses malles terrestres : quelques outils, des vêtements usés jusqu’à la fibre mais toujours soigneusement reprisés, les canevas de ses plus belles Vanneries reproduits sur des carrés de jute – le seul véritable patrimoine auquel il soit lié par le souvenir de la brûlure du vîme dans la chair de ses doigts. Rien d’autre. Rien de moins. La maison vient de ses grands-parents, les premiers vanniers installés au village. Pas d’enfants. Trois neveux et une petite-nièce du côté d’une sœur décédée depuis plus de vingt ans. Alors, en supposant même qu’elle parte par-devant lui, la Francette, à quels autres besoins que ceux du souffle et de la braise aurait-il à consentir ? En chassant ces pensées comme des mouches harcelantes, alléchées par la sueur à son front, Honorin a soudain comme un sursaut d’alarme : le béret ira-t-il bien avec lui dans la tombe ? Qui y veillerait si la Francette n’y était plus déjà ? Ne faudrait-il pas quand même en parler à quelqu’un ? Le maire ? Le curé ? Oui, le curé bien sûr ! Il faudra bien aller le voir un jour, celui-là. Et avant l’hiver, encore. Ici, point de funérailles sans un peu d’eau de messe… Juste lui dire de ne pas ergoter sur le nombre de mots dans la bénédiction ; de bien vérifier sur la pierre qu’« Ici repose Honorin, Élie, Georges Coussignac, le vannier, dit Le Basquou ». Et l’encens qu’il répandra autour de son absence, il veut bien le payer d’avance. L’encens, Honorin aime bien ça.

Ces pensées-là, quand elles s’installent dans votre tête, elles y fondent des colonies de peuplement avant que vous ne le réalisiez. Il faut leur faire la guerre pour les en déloger. Ou que quelque chose les fasse basculer dans les coulisses de ce qui se joue tout à coup sous vos yeux ; juste là, devant vous, sur la rue ou ailleurs. Mais qui vous mobilise tout entier et qui rende la mort à sa propre irréalité.

Et c’est précisément quelque chose de ce genre qui lui arrive, au Basquou. Il y regarde à deux fois en tirant son béret plus bas encore sur son front. Aux alentours, pas une âme qui vive. Filou a disparu dans le dédale des chemins de la Bastide. Il n’y a que lui ; lui et ce qui est là, sous ses yeux. Alors il s’avance à pas dictés par l’instinct de prudence, tenant fermement le bâton de sa seule main valide et – Dieu merci – toujours bien assurée.

— Oh ! Bon Diu !

Le voici qui se penche à présent vers une forme blanche allongée là, à même l’herbe de l’allée qui conduit à l’entrée du château. Il écarte un pan de vêtement, délicatement, de l’extrémité de sa canne.

— Bon Diu !

Et le voici qui s’agenouille, maudissant la pesante raideur du rameau mort qu’est devenu son bras. Il se penche, tout gauche et tordu qu’il est, mais sans céder aux recours en grâce de ce torse qui rechigne et fait tant de manières, et qui lui cause tant de misères. Il est tout près. Il cherche fébrilement, dans le registre de la parole, les sons lisses et légers qui touchent sans blesser, les mots qui palpent et s’inquiètent. Parle-t-il ? Il suffirait de s’approcher de la scène, à l’insu de cet homme, pour comprendre qu’il ne parle pas encore, mais qu’il verse son bon regard vers ce qui ne se dérobe pas et que son souffle scintille comme poudre de gel sur le visage qu’il découvre tourné vers l’ogive du porche d’entrée dans laquelle un rideau de pâle clarté semble frémir sous l’effleurement d’une invisible main. Il souffle sur le visage ; il souffle sur les paupières mauves qui s’entrouvrent enfin, dévoilant un regard de suie. Celle qui est couchée là, comme morte, c’est une femme qu’il ne connaît pas. Il pense à une touriste égarée, une fouineuse isolée qui se serait perdue et qu’on n’aurait pas attendue après la visite des ruines du château. Pas une femme d’ici, de toute façon ; d’ailleurs il n’y en a plus beaucoup, des femmes comme celle-là, au village. Non, celle-ci, c’est une étrangère, une d’ailleurs ; une sorte de chouette géante qui se serait abattue, foudroyée en plein vol par le lever du jour. Honorin secoue la tête : chasser l’image de l’effraie clouée au portail de son atelier…

Fou, qu’il se dit. Grand bêta. Tu vois bien qu’elle respire ; qu’elle vit. Tu vois bien que c’est une femme, pas une effraie. Et comme tu la vois là, tes histoires de mauvais sort, ça ne l’aidera pas à se mettre debout. Ça lui donne de l’assurance, à Honorin, de faire ainsi la part de la raison. N’empêche… Ces impressions confuses qui lui gagnent l’esprit, il ne peut pas les ignorer. Elles remontent de leurs abysses comme des bulles d’air et viennent danser dans la marge précaire où l’imaginaire se heurte à l’intuition.

L’intuition, c’est la révélation du bon sens : ce qui est là, il le pressent, va bousculer l’ordinaire de sa vie ; sans doute aussi celui de sa mort. Il ne cherche pas encore à en savoir plus, Honorin. Ce n’est pas le moment de se construire des remparts contre l’inattendu. Il se redresse péniblement, s’appuyant sur son bâton qu’il tient à mi-hauteur. Il ne souffle plus. Il regarde cette jeune femme avec la clairvoyance que confère la conscience d’une situation singulière à gérer. Il la détaille. Elle est enveloppée dans un grand châle blanc. De la laine, par chance. En dessous, il semble qu’elle porte une longue robe de lin, blanche pareillement. Il en frissonne. Cette chair diaphane qu’une plume fine a tatouée à l’encre bleue d’arabesques et de traits : calligraphie du sang sous la peau. C’est que les nuits sont froides, déjà, en cette fin d’été.

Imprudente, pense-t-il, tu te seras laissée surprendre dans le gué de la nuit. Tu ne savais donc pas qu’ici, le sombre tombe du ciel comme une chape ? Que c’est après seulement que la clarté revient ; ce blanc de lune qui fait parler les pierres ?

Il la voit, pétrifiée de froid et de peur, Cendrillon saisie en sa fuite par la terrible sanction de désobéissance.

— Il ne faut pas rester là, murmure-t-il. Faut bouger les bras. Parler. Faut parler, ma fille. Sinon tu vas mourir.

Pourquoi a-t-il pensé cela, lui qui tait ce qui tant parle en lui-même ? Lui qui se tait pour ne pas mourir de sa propre parole.

— Bouger… Le bras…

Le sien pèse de toute sa défunte douleur. C’était juste après l’effraie clouée sur le portail, il y a un peu plus de quatre ans. Il y avait eu cet éclair fulgurant. Ensuite, tout de suite après, un schisme violent dans sa tête. Puis tous les mots étaient tombés de l’autre côté, du côté où il sentait battre le sang contre l’insensible paroi. Il a fallu beaucoup de temps d’un silence forcené pour aller les rechercher, les mots ; les repêcher avec ce seul bras qui voulait tant faire ; qui voulait tout faire. Beaucoup de temps pour que le silence devienne un prétexte de solitude, un havre en soi-même. Vous êtes mort de peu, lui avait dit le médecin à l’hôpital de Périgueux où il avait été transporté dans un flot de vent et de sirène. Il en était sorti vivant de peu. Il avait quitté l’hôpital comme quelqu’un que l’on aurait acquitté pour avoir manqué son propre meurtre. Oui, il vivait. Il en était encore parfois heureux. C’eût été mentir que de prétendre le contraire. Presque tout son corps vivait. Presque tout. Et c’est bien de cela qu’il mourrait un jour. Mais d’ici là…

— Parlez ! Parlez donc ! lui répète-t-il d’une voix implorante. Il ne faut pas rester ici ; rester ainsi. Nous devons faire quelque chose. Je dois trouver quelque chose. Je dois trouver… Quelque chose…

Sa voix tremble si fort qu’elle tourne la tête vers lui, imperceptiblement. Les yeux de suie s’embuent. Ce sont des larmes noires qui roulent sur son visage étrangement distant.

— Oui, da !… La voix d’Honorin s’étrangle dans sa gorge. Oui, il faut essayer, Madem… Parlez… Même rien que des mots. Quelques mots. Un mot. Vous m’entendez ? Je m’appelle Honorin. Le Basquou, comme on me dit. Je vais vous aider. Dites-moi juste si vous me comprenez ? Juste ça… Vous comprenez ? Dites…

Tout dire en peu de mots. Cela, c’est tout ce qu’il avait compris là-bas, à l’hôpital : dire en peu de mots parce qu’il ne lui restait peut-être plus assez de temps pour achever ses phrases et que seul comptait le sens à donner à ce qui était encore vivant.

— Vous êtes glacée…

Il vient d’ôter sa vieille veste de laine brune et la lui pose sur la poitrine.

Il croit lire un merci au bord des minces lèvres bleuies. C’est une Française, pense-t-il. Ça le réjouit. Il veut lui expliquer qu’il va aller chercher quelqu’un ; qu’il va trouver quelque chose pour la ramener à la maison s’il ne trouve personne… Qu’il va revenir tout de suite ; mais

s’il vous plaît, Mademoiselle ne vous sauvez pas. Restez là bien au chaud sous ma veste. Et, tenez… Prenez aussi mon écharpe. N’ayez pas peur… Je reviens… Je reviens…

Il s’éloigne à reculons, à petits pas ; il dévide sa litanie sans la quitter des yeux, comme s’il tenait entre les dents un filin de survie attaché au sous-marin coulé au profond de l’abysse. Au coin de l’allée, il lui dit encore :

— Je reviens… Ne vous sauvez pas… Je reviens… Bougez les bras, les bras… Bougez ! Ne vous endormez pas…

Puis soudain, il se met à courir, Honorin. Il clopine, passe lourdement d’un pied à l’autre, comme un drôle d’animal dressé sur ses courtes pattes arrière. Mais il court, le buste gauchi, tordu vers le côté du bras ballant qu’il retient de l’autre main. L’air vif entre à flots dans ses poumons, qui le rejettent en jets de feu par sa bouche grande ouverte. Il suffoque, happe l’air à nouveau, et court, court encore sans entendre le couinement du volet blanc à son passage au ras des façades qui bordent la place du marché ; sans voir la porte bleue qui s’entrouvre sitôt qu’il est passé. Le Porche, enfin. Filou n’est pas là. Honorin passe sous le couvert et traverse sans regarder le carrefour de la rue du 19 mars 1962. Il râle et bave dans sa barbe. Sa respiration est sanglot. Le voici rue Notre Dame. Il s’est mis à marcher. Ses genoux s’entrechoquent. Plus l’âge pour ça… Il tousse. Son bras mort s’allonge jusqu’au sol, racle l’asphalte de la chaussée. Un moteur de voiture ronfle dans une invisible proximité. L’église, enfin, et sa maison, juste en face. Filou est assis sur le seuil de la porte. Son regard dit l’impatience du café. Honorin le bouscule.

— Francette ! Holà, la Francette !…

Tout dire en peu de mots. En repartant déjà. Parler ou mourir. Parler et courir. Elle, là-bas… Mais comment faire pour la ramener jusqu’ici ?

— Je viens, dit la Francette en saisissant une couverture. On va prendre la brouette. Et la bouteille d’Armagnac. On va descendre par le chemin derrière l’église. À cette heure, les gens honnêtes dorment encore. Tu y es, Honorin ?…

Là-bas, la jeune femme s’est lentement redressée. Elle s’est adossée au mur de pierres qui soutient les terres du jardin surélevé de la propriété voisine. Une branche couine au-dessus de sa tête. Elle ne frissonne pas. Les repères du conscient sont encore trop éloignés des capteurs sensibles de sa peau. Plus tard, lorsque la chaleur du soleil aura rendu à sa chair la porosité du vivant, la mémoire du froid éveillera chez elle l’inévitable peur de la mort. Pour l’instant, elle semble écouter, les yeux fermés à nouveau, l’histoire de toute une forêt dans le chuchotement d’un seul arbre.

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