Naar de plek van mijn geboorte ben ik teruggekeerd, naar Brussel, nu alweer jaren geleden, kijk toch eens, de kinderen zijn intussen groot geworden. In deze tweetalige, veeltalige stad schrijf ik boeken in het Nederlands. Dat ik die taal omarmd heb is haast een toevallige bij-komstigheid. Had mijn vader indertijd die baan in Utrecht niet gekregen, dan had ik nu vermoedelijk Frans gesproken, al is ook dat weer niet zeker. Ooit is Brussel uit een moeras gekropen, vergeet dat nooit ; de talen glijden hier uit en klampen zich aan elkaar vast.

Anderen schrijven hier Franse boeken. In de kranten lees ik recensies, ik zwerf langs de rekken van « Tropismes », ik ken dus hun namen. Het zijn tenslotte collega’s, niet, en we schrijven vaak genoeg over dezelfde straten. Maar ken ik ook hun gezichten? Hun stem, hun tongval? Lire la suite


Le dimanche, s’il fait beau, nous allons parfois rendre visite à un couple d’amis dans le petit village de Sint-Joris-Weert, au sud de Louvain. Ils habitent tout près de la vallée de la Dyle et de la forêt de Meerdael, on peut y faire de splendides promenades. Si l’on se dirige vers la Dyle, on passe devant quelques maisons au bout d’une rue près de la voie ferrée. Les habitants y parlent le néerlandais, ou du moins une de ses moutures, un dialecte qui déforme les voyelles et avale les consonnes. Prend-on l’autre côté, vers la forêt de Meerdael, ou fait-on un détour vers le village suivant, on traverse sans s’en rendre compte l’une des plus importantes lignes de démarcation du royaume et, par la même occasion, la frontière entre l’Europe du Nord-Ouest et l’Europe du Sud. Le terrain boisé dégage un parfum aussi romantique que celui que nous venons de quitter, la rue décrit une courbe comme les courbes que décrivent ailleurs des milliers de rues. Lire la suite


In memoriam matris (obiit 1.III.95)

Elle était déjà très vieille. Une petite fille criait :

« regarde, mémé, c’est l’hiver ! » Et elle disait :

« j’aimerais tellement aller jouer, jouer encore

dans la neige ». Le printemps venait, un printemps

plus tard elle serait morte. Mais elle disait :

« j’aimerais tellement courir, courir dans

la pluie, toutes ces gouttes sur mon visage ».

Fini l’été, fini. Elle disait :

« Ces petites pommes, j’aimais tellement les sentir, surtout

celles qui étaient dans l’herbe, au grand jardin de

mon papa. Ça sentait bon, si bon ». Ses rides

enchantent son sourire, le passé

s’est entrouvert. Soudain, une petite fille devine

une fille vieille dans un jardin d’Éden.

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