Los Angeles, avril 1964

J’avais vingt ans, je sortais des Beaux-Arts et j’avais adoré Jules et Jim de François Truffaut, sa joie de vivre sensuelle et amorale.

Le cinéaste avait adapté, en 1962, un roman autobiographique d’Henri-Pierre Roché, que j’avais lu en une nuit. L’auteur racontait son ménage à trois avec Helen Grund – Jeanne Moreau –, que son ami Franz Hessel lui avait présentée au Café du Dôme à Paris, à deux pas de chez Picasso qu’il connaissait depuis longtemps. Lire la suite


Nous avons longtemps hésité avant de trouver le nom de l’agence de pub que j’ai fondée, en quittant RSCG avec l’un des plus gros budgets de l’Oréal (c’était de bonne guerre, ils avaient tous combattu mon idée que l’Oréal avait adorée à la fin !)

Nous voulions un nom anglais et provocateur. No bullshit ! It’s not a game, Fast and Serious (avec un S qui faisait aussi F) et pour rester dans le cinéma US : (in)decent proposal, qui a été retenu pour son côté sexy et sérieux, ce qui fait bander tous les clients (on avait terminé la discussion par ces mots). Lire la suite


Cela faisait sept heures que nous filmions le plafond du Théâtre Amazonas, c’est-à-dire l’opéra de Manaus. Ce qui fascinait Sochbieski, le réalisateur polonais, était la volonté du décorateur français de représenter la tour Eiffel vue d’en dessous.

Les riches planteurs de caoutchouc étaient ravis : ils avaient leur opéra en marbre de Carrare, leurs lustres en verre de Murano et au-dessus de leur tête, le symbole de la modernité : le symbole boulonné de la tour la plus haute du monde. Lire la suite