Et la nuit est soumise

Et l’alizé se brise…

J. Brel

L’autre fête, c’était plutôt un entraînement pour aujourd’hui. Tout comme aujourd’hui pouvait être un tremplin pour de plus grandes choses à venir… Mais il ne fallait pas penser trop loin, sinon elle finirait par être déçue, comme cette fois où elle s’était mis en tête l’idée de devenir assistante de saint Nicolas. Ça n’avait finalement pas été possible. Aujourd’hui était de toute façon un événement assez important pour se suffire à lui-même : elle allait danser au mariage de sa tante. Pas seulement danser ! Un play-back ! Elle connaissait tous les mouvements et toutes les paroles par cœur, elle imitait très bien Alizée, tout le monde le lui avait dit. La fête de l’école lui avait fourni son lot de compliments, et même une grande de sixième était venue lui dire que c’était bien. Ce soir, elle demanderait qu’on passe le CD et alors elle danserait devant sa tante et devant ses cousins, ses cousines, peut-être même devant des gens qu’elle ne connaissait pas, avait dit Maman. Lire la suite


Ne nous dispersons pas par toute la terre, construisons-nous une ville, avec une tour qui pénètre les deux. (Gen 11, 4.) Ainsi bâtirent-ils l’Atomium et Dieu, mécontent de l’arrogance humaine à prétendre s’approcher de lui, mécontent peut-être que l’on découvre si tôt son inexistence, empêcha toute plus grande avancée du chantier en séparant les hommes. Dans son indicible colère, il fit de certains d’entre eux des Flamands, du reste des Wallons.

Outre que ce chantier ne me concerne nullement – cela s’est passé alors que je n’étais même pas encore né – et sans vouloir trop m’avancer dans des débats théologiques que je maîtrise sans doute assez mal, la punition divine me semble si pas sujette à prescription au moins à réexamination étant donné son inutilité flagrante : les États-Unis (fortiche ces Américains !) n’ont-ils pas largement prouvé qu’il n’y avait strictement rien là-haut en envoyant leur trompettiste Armstrong sur la lune, et ce à peine onze ans plus tard ? Son courroux ne contrebalançant plus le manque de foi des jeunes actuels, je ne vois absolument pas en quel honneur nous devrions aujourd’hui encore nous laisser opprimer par une loi passablement éculée. Lire la suite


Chaque année l’on peut voir

en nos télévisions

de tristes bêtisiers

où l’être humain s’affiche.

Chutes des plus grotesques,

ratages en tout genre,

grimaces et lapsus

nous font rire à foison. Lire la suite


On doit pouvoir s’épanouir à tout envoyer enfin en l’air.

Noir Désir

À l’heure où je vous parle, j’ai du mal à me souvenir qu’il ait pu faire si chaud. Ce sont les vieux journaux qui me le rappellent.

Ils prétendent toujours qu’ils vont nous acheter le journal mais ils n’en achètent jamais un par personne. Il faut attendre que les quelques exemplaires aient fait le tour et certains prennent leur temps. Alors, on relit les vieux exemplaires, la même planche de bédé avec ce type à l’air exagérément perplexe, coincé dans sa dernière case, à répéter pour l’éternité « Que voulez-vous dire, Monsieur le commissaire ? » Et justement, j’aimerais bien le savoir, ce qu’il voulait dire. Peut-être que le gars d’à côté a déjà reçu la suite ? Je vais demander. Lire la suite