En voilà un qui est entré. Pas dans la petite Europe, mais dans la Grande Amérique. Mal placé/bien placé : nègre pour les blancs, blanc pour les nègres ; jolie couleur café au lait ; un pied de chaque côté de la barrière pigmentaire. Et il a osé. Il y a cru. Il est entré dans le cercle des sommités.

Aussi grâce à ce cher G.W. Bush qui, avec l’aide de ses précieux conseillers, a presque mis à genoux l’Amérique et le monde.

Grâce à lui, le peuple états-unien a voulu d’urgence trouver un chemin de traverse.

Ils ont appelé Barack. Lire la suite


Dehors. C’était donc ça ? ! Ils m’ont pressé comme un citron. J’ai été leur emblème. Je leur offrais mon essence pour dire au monde comme ils sont bons.

Et aujourd’hui. Ils ont trouvé mieux. Ils ont déniché un « dangereux terroriste », c’est lui le nouveau cobaye qui doit devenir leur mouton. Et moi, y en a bon nègre blanchi. Mais les nègres, on sait bien : ils sont gentils, même si pas trop malins. J’ai été leur bon nègre. Ils m’ont appris à montrer patte blanche, et me voilà blanchi. C’était un bon début pour leur prison humanitaire : « Regardez : il est à peine descendu de son cocotier et maintenant il sait lire, il sait écrire, il sait compter… Il a lâché ses grigris, il a lâché son foufou, sa moambe, son vin de palme… il mange maintenant comme un homme civilisé, avec des couverts. Et grâce à Dieu il ne chante plus de ses chants barbares qui ouvraient le cœur des jeunes filles de chez nous, non ! C’est vrai, quoi ! Ça pourrait être votre fille, ma fille… Il se promène maintenant avec sur les oreilles le walkman qu’on lui a offert et écoute du rap commercial américain. S’il travaille un peu, il pourra s’acheter un MP3 dernier cri… Nous l’avons inséré dans la société, oui Monsieur, oui Madame : il a appris un métier, les travaux de bureau. Il pourra maintenant aller dans un bureau, trier le courrier, taper les étiquettes d’enveloppes, mettre les cachets, déposer les colis d’un endroit à l’autre : une belle carrière s’ouvre à lui. Le voilà, maintenant, Européen, citoyen à part entière, nous lui avons donné la vie » et etcetera… etcetera… etcetera… Et moi, pauv’idiot de neg’, j’y ai cru à leurs salades. Je voulais m’insérer dans la grande Europe. L’égalité s’ouvrait à moi, la fraternité, et devinez quoiz’encore ? Eh bien, celle qui me tombe dessus aujourd’hui : la Liberté. Qui me met là, tout nu dans la rue de la grande Europe. Un beau papier à la main : « Qualifié en travaux de bureau de la formation adaptée au milieu pénitencier ». Avec ça, tous les patrons vont se battre pour m’engager, tiens ! Lire la suite