Au jeu du plus malhonnête, ne nous leurrons pas
Au printemps 1973, je faisais une formation de type troisième cycle à « University of California, San Francisco ». Mon plus proche collègue américain (nous approchions tous deux la trentaine) était d’origine bostonienne, coloration politique : démocrate un rien « radical », tonalité mentale : « flower power, make love not war », véhicule : minibus VW années 50 sans pot d’échappement et carrosserie patchwork rouille et tags. Nous sommes vite devenus amis. Il passait toutes ses pauses de midi et beaucoup de ses soirées à suivre les audiences de la commission parlementaire sur l’affaire dite du « Watergate » avec une fascination jubilatoire. Un jour que je l’observais avec amusement boire du petit-lait à la vue de « Tricky Dicky » Nixon qui s’enfonçait progressivement, il me dit : « Tu comprends, c’est comme de voir mon pire ennemi à terre qui se fait piétiner, sans que je doive rien faire ». Lire la suite