Conseil de surveillance

Didier Van Cauwelaert,

Mon Dieu, Messieurs les Archanges et chers confrères,

Certaines critiques émises à mon égard, concernant deux événements terrestres s’étant produits dans ma juridiction lors du dernier exercice, m’ont conduit à procéder à une simulation inversée desdits événements, qui a permis de dégager les conséquences suivantes :

1) Concernant l’affaire Monica : lors de la fellation sous référence, la stagiaire de la Maison Blanche s’étouffe en avalant le produit de ses efforts et décède à l’intérieur du Bureau ovale. Dans l’impossibilité matérielle de débloquer sur-le-champ les fonds secrets nécessaires au silence de ses collaborateurs, le président Clinton démissionne. Les élections suivantes voient la défaite de son épouse Hillary et la victoire du procureur Kenneth Starr, qui instaure aux États-Unis un Ordre Nouveau fondé sur les vertus de la prohibition, du protectionnisme ethnique et de l’interdiction du sexe hors mariage. Un an plus tard, la Mafia russe tient les rênes du pays et le président Starr se suicide de deux balles dans la tête.

2) Concernant l’affaire Sémira : la jeune expulsée sur le point d’être étouffée par le coussin de ses gendarmes réussit à administrer dans les parties génitales de l’un d’eux un violent coup de genou, qui provoque la chute du coussin. Les cris de la jeune fille déclenchent alors une émeute salvatrice, et le gendarme commotionné, admis aux urgences, doit subir l’ablation de ses testicules éclatés, lesquels deviennent aussitôt l’emblème de l’extrême droite qui remporte la victoire aux élections législatives et organise le dépistage systématique des étrangers facultatifs, qui sont dorénavant réexpédiés dans leur pays d’origine sous anesthésie générale.

L’examen de ces deux hypothèses de travail non retenues, à cause de leurs conséquences à moyen terme, vous convaincra du bien-fondé de ma non-intervention pour infléchir, dans les deux cas, le cours d’un destin que je déplore mais devant lequel j’ai jugé préférable de m’incliner.

Question de l’Opposition :

Et la solution de laisser Sémira en liberté clandestine et d’inciter Monica à fermer sa gueule ne vous pas venue à l’esprit ?

Réponse de l’orateur :

Je n’ai pas de comptes à rendre aux forces des ténèbres qui ont prouvé, par leur gestion passée, que la tentation libertaire n’est pas un principe de gouvernement supérieur à celui de la prédestination quinquennale.

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