Elle est trop grosse, elle est trop maigre, elle ne correspond pas aux normes. Elle subit le regard désapprobateur des passants lorsqu’elle ose s’attarder et s’offrir au soleil des terrasses.

Il n’y en a que pour les mannequins tout droit sortis des magazines et des publicités ; sur les affiches, les écrans de télé.

Elle sent combien elle dérange.

Elle ne sera jamais conforme.

 

Autrefois elle se serait laissé formater. Aujourd’hui elle résiste, elle défie.

Elle aime porter une robe souple alors que ses amies rentrent le ventre dans leurs jeans étriqués.

Elle va nu-pieds, cheveux libres. Aucune montre n’alourdit son poignet.

 

Il y a longtemps quelle a jeté tout sac aux orties. Que rien n’entrave son essor !

Dans la poche de sa veste vague, des poèmes pour quatre saisons. Sur ses lèvres courent des refrains d’enfance farouche.

Rebelle aux commérages, cœur sauvage, elle rit et court plus loin que le mépris.

Qui lui lancera la première pierre ?

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