I

 

Elles avaient enlevé des pavés,

Non pour, en barricades, les dresser,

Mais pour, sous eux, découvrir une terre

Fertile à ensemencer. Alors qu’hier

 

 

Mendier les humiliait, aujourd’hui

Leurs paumes demandent graines, semis,

À dispenser au vierge terreau des

Villes. Quel jardin, potager, Éden

 

 

Est à recréer à rebours du mythe ?

Le germe s’affermit-il en l’épreuve ?

Elles travailleront aux concrets sites !

 

 

De fervents passés détiennent les preuves

De victoires moins faciles. Quel rite

Ancien et terrien pour des idées neuves ?

 

 

II

 

 

Ils répondent : Utopie ! Vous rêvez !

La campagne dans la ville ? Pensez

Aux cultivateurs, aux importateurs,

Terriens manuels d’ici et d’ailleurs !

 

 

Apprenez que votre belle autarcie

Risque de menacer l’économie !

Et le travail des paveurs ? Le chômage

Les attendrait au tournant de vos âges

 

 

Rêveurs ! Parabole, chant de cigale,

Sésame ou abracadabra : magie

De seules bulles, vos fruits idéals !

 

 

Elles n’écoutent plus. Leur dos se plie,

Ignorant les discours. Du végétal

Brille au creux de l’unique Terre amie.

 

 

III

Recul : Si « l’homme est un roseau pensant »,

Sous l’ouragan, c’est la femme qui plie.

Dès lors, sa souplesse compose un chant

Accordant les contraires théories.

 

 

Certes, le chant simplifie ! L’androgyne

Esprit anime quatrains et tercets,

Aiguillonne et vivifie la comptine.

Quelle harmonie apporte le sonnet

 

 

Aux désarrois du monde ? Quel tracé,

Cycle d’un poème libre et rimé,

Éveillerait ? Je vais entre les strophes,

 

 

Désire pallier des catastrophes,

Sème de goûtées notes d’été

Au creux ombreux d’un livre philosophe.

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