Les spectres de la place

François-Xavier Lavenne,

C’en est fini ! L’heure est passée !

Les aiguilles arrêtées ! le minuscule édifice effondré !

Bientôt je presserai contre mon cœur l’éternité et hurlerai

Son immense malédiction à l’humanité.

Ah, l’éternité ! douleur infinie,

Mort indicible, incommensurable !

Œuvre vile, conçue pour nous railler,

Nous, rouages d’une horloge remontée à l’aveugle

Qui sert de calendrier bouffon à l’espace et au temps

                                            Karl Marx, Oulanem

 

Pour essayer de trouver quand même des gens, des gens en vie, il a fallu pousser jusqu’à la gare. Un attroupement s’était formé, on le voyait en descendant du Mont des Arts. Il s’épanchait sur le boulevard, coagulait autour de la Madeleine. Je m’en suis senti comme requinqué.

 

On avait pourtant dit de se méfier de la foule, et depuis six mois, l’habitude était prise – inventer des chemins étranges, fuir les grandes artères, les cinémas et les cafés, se tenir toujours près d’une porte…

 

Ils devaient être plusieurs centaines, peut-être mille, plus encore ? Plus je m’approchais, plus cette foule semblait bizarre, trop ordonnée, trop calme, pas un mouvement… Ils me rappelaient un film où les gens sont forcés de vivre en statue, silencieux, vidés de couleur, parce qu’un tyran déteste la joie, la vie et la musique.

 

En passant comme ça, devant eux, immobiles, j’en reconnaissais quelques-uns. C’étaient les gens du train du matin. Leurs visages étaient crispés, seuls leurs yeux bougeaient, mais alors, complètement effrayés… Ils se regardaient l’un l’autre, en coin ou fixement ; certains roulaient des globes comme des dès au casino.

 

D’énormes camions verts, avec leurs bâches de camouflage fermées, barraient la place. Il y avait même un petit blindé. J’en avais vu, enfant, de pareils au musée – ça me plaisait beaucoup alors. Devant la porte de la gare, des militaires par dizaine, en treillis, la mitraillette autour du cou, scrutaient la foule. Ils faisaient avancer les gens un par un. On ouvrait leur sac. Il était fouillé lentement, poche après poche, avec une lampe, puis c’était le tour de la veste, de la batterie du téléphone. On palpait encore les bras, les aisselles, les hanches et chaque jambe en descendant méthodiquement du haut des cuisses à la cheville – le tout sans un mot. Enfin, un militaire, d’un grade plus haut sans doute, faisait un geste. Le bienheureux était autorisé à passer la porte tant espérée, celle qui le mènerait loin de la ville malade. Pour les derniers qui arrivaient, il y aurait des heures de cette attente immobile et silencieuse à regarder son voisin, à le suspecter de cacher sous sa veste une ceinture infernale.

 

Soudain, les regards se sont braqués sur moi. J’ai quand même essayé de les traverser, mais ils ne bougeaient pas – ils se serraient au contraire, ces corps, l’un contre l’autre, pour m’en empêcher. Un militaire est arrivé, la mitraillette en sautoir, balançant comme le sac d’une gagneuse au bois. Je lui ai fait signe que je voulais passer. Il a ouvert la foule devant moi et j’ai suivi la rue entre les murs des silencieux.

 

De l’autre côté, il n’y avait plus rien, rien que les poubelles à demi éventrées et les volets de métal des cafés baissés. J’errais au milieu des papiers de gaufre et des cornets de frites. De la vie, il ne restait plus que la crasse.

 

Alors, dans ma tête est revenue l’image de ce jour où je voulais voir Un ennemi du peuple d’Ibsen qui se jouait au National. En sortant de la station, je m’étais retrouvé en plein milieu de la Marche blanche, incapable de traverser le boulevard du Jardin botanique, emporté par la foule, manifestant sans l’avoir voulu. Peut-être était-ce cela que je cherchais, un mouvement spontané, une émotion, une révolte ? On est dans la ville de Manneken-Pis, notre gavroche… on aurait pu s’attendre à quelque chose, n’importe quoi, juste une pitrerie, mais pas ce vide…

 

Il y avait un ballon sur le trottoir, un enfant avait dû l’oublier là lorsque sa mère était venue le chercher en hâte à l’annonce de l’explosion. Où était-il parti ? Un murmure très faible, une sorte de bourdonnement sortait des murs autour de moi. En collant l’oreille aux briques, j’ai cru percevoir des mots et, entre les mots, à intervalle régulier, des virgules de musique. Ce devaient être les chaînes de l’information continue. Ils s’étaient donc terrés chez eux, les gens ! Ils en ressortiraient dans une semaine, dans un mois ou peut-être jamais. Ceux qui avaient pu fuir, ceux de la gare, négocieraient avec leur patron – on ne les verrait plus dans le train du matin ni dans celui du soir.

 

Ce monde est à l’amok. Il titube à bout de force, au bout des rêves, tels ces vieillards au fond de la fumerie d’opium, du nghien[1]à l’amok[2]. Ils ne sont plus qu’une bosse sur la couche. On ne sent plus leur pouls ni leur souffle à la lame. Ils se redressent soudain ; la rage les prend – brève et totale –, rien ne l’arrête sauf la mort.

 

Quel opium pour le peuple aujourd’hui ? Je me suis pris à rire. J’étais en train de divaguer comme ces experts si prompts à prédire le passé. Les uns accusent la religion d’être redevenue le haschisch ancestral ; les autres, la nature humaine. Pour certains, c’est la société qui est pourrie avec ses classes de guingois, ses ascenseurs fantômes qu’on attend dans les caves.

 

Ce que je voyais, c’est que le peuple avait disparu et les individus aussi. Le réel se réduisait à une ville vide et quelques poubelles. Que croire ? Les grands bouleversements rebattent les cartes du passé. Les mots se transforment en phrases et les idées en spectres. Je ne savais pas où elles fuyaient, mes pensées, dans ce désastre ni d’où sortaient ces échos qui emplissaient ma tête. Nous avons trop d’ombres en nous, de souvenirs déchus, de héros en mirages, de grands soirs qui ne venaient pas et d’heures sombres qui n’ont jamais manqué. On a perdu l’espoir de transformer le monde et même celui de le comprendre… Où étais-je à présent ? Les rues vides ne se ressemblent plus, je n’avais nulle part où aller…

 

Le vent s’était levé, un vent mou, un peu tiède. J’ai fait une pause sur un banc, j’ai cru dormir, puis les rues se sont mises à s’enchaîner, mécaniques, et soudain, devant moi, la Grand-Place s’est ouverte. Je n’avais cessé de tourner en cercles autour d’elle et maintenant son cirque de pierre me saisissait avec ses phœnix aux frontons, ses anges et ses dragons.

 

Une ombre, une petite ombre noire, est sortie de la Maison du Roi. Je me suis approché, heureux de trouver quelqu’un à qui parler. Son regard est passé sur moi, à travers moi, plein de dégoût. Il inspectait la place, sans fin d’un bout à l’autre, et sur ses lèvres, j’ai cru voir le mot « joujou ».

 

Il avait les cheveux sablés à la lune, quelques boucles retombant en grisaille sur le col de sa cape. Seule trace de couleur, une cravate d’un rouge sang, nouée en lavallière, flamboyait à son cou. Il paraissait agité, comme s’il tenait une conférence à la nuit. Alors – je n’ai pas compris comment ils étaient arrivés là –, une nuée de gens, des femmes, de rudes bourgeois, des enfants, quelques nonnes et curés, l’ont encerclé. Ils le montraient du doigt, ils semblaient le huer, mais je n’entendais rien. Pourquoi lui en voulaient-ils tant ? Il n’était pas raisonnable, ce petit homme, crénom ! Il les excitait ! Il agitait ses bras, ses mains aux doigts immenses, aux ongles coupés artistement en pointe. En retour, c’étaient des poings prêts à frapper et des crachats. Ils allaient le lyncher !

 

J’ai cherché, autour de moi, un militaire. J’ai aperçu à l’autre bout de la place, du côté de T’Serclaes, un agent de police. J’ai crié, il n’a pas réagi. Il semblait trop occupé par un couple qui sortait de l’hôtel : un jeune homme, grand et mince aux yeux flous, et un vieillard barbu. Le jeune homme se débattait comme s’il voulait s’enfuir ; l’autre le retenait et sa poche, dans laquelle il avait plongé la main, faisait une étrange bosse – j’ai reconnu la forme d’un révolver.

 

Alors, je me suis mis à regretter les rues vides de l’après-midi. Le couple n’en finissait pas de traverser la rue qui mène à l’Amigo. Le gendarme suivait leur manège du regard. Je m’attendais à ce qu’il les arrête, mais tout s’est déchaîné dans l’anse de la place. Devant l’enseigne « À la Chaloupe d’or », un homme se dressait, il écrivait debout, cramponné au pupitre, la barbe en tempête, toisant du regard la houle des siècles. Un enfant a jailli de sa tête et s’en est allé faire des cumulets sur le pavé, puis il s’est immobilisé et effondré d’un coup. J’ai cru qu’il jouait, mais il ne bougeait plus. On avait dû tirer. J’ai cherché du regard le vieillard de tantôt.

 

La place était comble maintenant. Tout un peuple affluait vers l’homme à la chaloupe. Sa plume se prenait dans le ciel, mélangeait les nuages, les étoiles, la nuit. Les profondeurs glacées tournaient bouillon brûlant. Les utopies pleuvaient. On les ramassait sur les pavés, dorées en poudre fine. Elles gonflaient les besaces, débordaient les corbeilles. On les attrapait par poignées, on se les partageait. Ce peuple, c’était le peuple de la misère, mais pas assommé ni zombie, exubérant de vie, rétif et franc de joie ! L’homme sortait des livres de dessous son manteau, ils les jetaient vers les vitres, et ses pages s’envolaient, tombaient en tourbillons, s’étalaient sur la ville comme on tend un linceul.

 

La foule était conquise ! On voulait le porter en triomphe vers la bourse. J’espérais que le petit homme noir ait profité de la cohue pour fuir. Mais je le découvris dans un coin de la place. Il rossait un mendiant à coups de pied, de poing et de bâton, et le mendiant, d’abord bien poli, puis surpris, puis groggy, les yeux gros comme des balles, commençait à comprendre – il apprenait même vite et répondait déjà.

 

J’aurais voulu m’approcher ou partir, mais ce peuple était dru. Tout le monde parlait, criait, chantait – du moins faisait les gestes. J’ai cherché le pouls à mon poignet. J’avais entendu que quand on meurt, on voit les gens s’agiter sans les entendre, sans même qu’ils vous remarquent. J’étais mort, peut-être ?

 

Quant à jouer les funambules sur le fil du néant ou de l’éternité, le spectacle valait le détour. Dans mon dos une petite troupe est sortie de la maison que domine, ailes au vent, un cygne en demi-deuil. Ils ressemblaient à des convives qui ont fêté le réveillon ensemble. Certains levaient des verres de champagne invisibles, portaient des toasts imaginaires. Pleine camaraderie, ils se tapaient les côtes… étrange pantomime.

 

En leur centre, un gars bombé, la barbe noire, bien ordonnée, un peu sévère. Cette fête le mettait en colère ; il devait avoir mal mangé, car il a sorti de sa poche un gros livre et s’est mis à le dévorer à belles dents comme on fait d’un sandwich. « Philosophie de la misère » était écrit sur la couverture – j’ai eu à peine le temps de le lire qu’il l’avait englouti d’une dernière bouchée.

 

L’homme s’était assis sur un banc de bois raide. Il dépliait des journaux en allemand, il arrachait des pages, il ouvrait un cahier, il écrivait avec rage d’une écriture serrée aux lignes tendues, montant au travers des feuilles, pleines de ratures et de mots soulignés. De loin, je ne pouvais savoir s’il s’agissait de lettres ou des saccades d’un sismographe fou que les tremblements de l’Histoire, passée et à venir, agiteraient sans fin.

 

Il redressait la tête, il semblait englober le ciel, absorber le monde en son entier, puis il se jetait à nouveau sur la page. « Je ne puis me plier aux lois de l’existence ». J’étais penché par-dessus son épaule. D’autres phrases apparaissaient sur le papier :

 

« Moi, sans trêve est ma querelle

Incessante, mon effervescence »

 

Qui était-il ? et que venaient-il faire là, lui et l’autre barbu, face à face, sans se voir ou se défiant peut-être, chacun de son côté de place ?

 

Une cloche sonnait à la dérive. J’étais pris dans une horloge remontée à l’aveugle. Un homme a rejoint le premier sur son banc, une autre barbe, ils échangeaient des pages avec des mines de conspirateurs, puis un troisième homme est venu apporter des lettres et s’asseoir auprès d’eux.

 

La foule bouillonnait devant la chaloupe d’or, le poète au pupitre en dirigeait la valse de sa plume. Ceux du Cygne attiraient eux aussi l’attention, de policiers surtout. Il aurait fallu battre en retraite, trouver l’ombre d’un porche, l’homme au banc m’attirait, mes yeux s’étaient figés sur lui. « Je voudraistoutconquérir, me pénétrer de tous les savoirs ». Les mots continuaient de se tracer. Il semblait prêt à bondir, escalader la flèche – mi-Lucifer, mi-Prométhée –, libérer le dragon, basculer l’ange du sommet de la ville.

 

« J’irais jusqu’à détruire des mondes

Puisque je n’en puis créer aucun »

 

Un monde se créait pourtant, il enflait à vue d’œil, il balayait la promenade des messieurs comme-il-faut au bras des élégantes. Les bourgeois s’arrêtaient incrédules, ils regardaient le groupe et la foule. Ils paraissaient sûrs d’eux, indignés, puis inquiets. La police arrivait montée sur des chevaux.

 

Et, de partout, sont sorties des cohortes d’hommes en guenilles, les intouchables, les résignés, les cocus de toutes les victoires, les revenants de toutes les défaites. Ils reprenaient espoir, ils dressaient le poing. De la maison du Cygne jaillissaient des torrents d’ouvriers avec leurs marteaux, leurs roues, leurs dos cassés. Puis ce furent des mineurs. Les vieux s’arrêtaient sur les marches, s’asseyaient sur le marbre. Ils posaient la lampe, le casque et la pioche ; les jambes pliées, collées au tronc, ils cherchaient en vain l’air ; on les emmenait à bout de bras, sur les épaules. Personne ne devait rester sur le bord du chemin ! D’autres venaient brûlés à la flamme des forges. Quelques rares paysans se levaient du fond de la maison. On les reconnaissait à leurs faux aiguisées. Ils passaient à leur tour sous le porche et rejoignaient la troupe. Une mère avec ses enfants serrés dans son jupon, malingres et les pieds nus, s’est avancée. Je voyais l’émotion, la peine et la colère labourer son visage. Elle pleurait, elle parlait, c’était des cris, je crois. Des gens la suivaient, leurs lèvres bougeaient à l’unisson. Vinrent ensuite des militaires, la gueule cassée ; ils brandissaient leurs membres arrachés comme des étendards. On brûlait les drapeaux et on jetait les armes. Les affiches rouges transformaient la place en champ de coquelicots qui s’éparpillaient dans la ville.

 

Tout était clair, un sens était tracé. Des étudiants surgissaient. Ils formaient de petits cercles très agités au milieu de la foule. Ils se chamaillaient, composaient des journaux, distribuaient des tracts. J’en voyais se déguiser, mettre des monocles, des montres aux goussets, des chapeaux hauts de forme… Sous les manteaux, on échangeait des faux passeports… Ils apparaissaient, disparaissaient sans cesse. On aurait dit des lucioles qui s’allument et s’éteignent. Certains s’évanouissaient dans un éclair, pareils aux papillons attirés par la lampe des soirées d’été, mais il en venait toujours de nouveaux qui dévalaient les marches et se mêlait à la transe sur la place. Un jeune homme, le front haut, se démenait en plein cœur du mouvement. Il était poussé hors de la sarabande… il tentait d’y rester… il s’écartait peu à peu, filait vers le Sablon.

 

Maintenant, on se battait partout dans cette foule. La place était traversée de vague d’échauffourées. Ils s’en prenaient les uns aux autres. On construisait des barricades, des estrades de fortunes. Une petite femme, habillée tout de noir, montait sur les tréteaux. Elle devait bien parler, car les mineurs s’arrêtaient autour d’elle ; on la basculait à son tour. La marche vers l’avenir reprenait, emplie de têtes-à-queue. C’est à ce moment que des enfants ont fait irruption sur la place en longs rangs désolés. Des malles les suivaient, tirées à bout de bras. Il y avait des nuées de rats. On tentait de les chasser. Ils s’infiltraient partout.

 

Alors, le défilé s’est accéléré comme un film qui deviendrait fou au bout de sa bobine. Les jupes raccourcissaient, les jeans succédaient aux pantalons, les cheveux s’allongeaient, on sortait des guitares… et l’homme au banc, toujours, porté de groupe en groupe, de guerres en émeutes, tel un dieu ou un saint. Il avait sur ces pancartes la barbe plus fournie, toute grise, l’air grognon. Vieilli, je le reconnaissais : c’était donc, lui, ce spectre de Marx dont on m’avait raconté qu’il hantait l’Histoire ? Et l’Histoire était-elle vouée à se répéter chaque soir sur cette place ?

 

Le flot se calmait. Quelques ados vieillis, des professeurs en col roulé, moustaches et faucilles honteuses, émergeaient encore de sous le cygne. Les premiers quittaient la place. Ils passaient sous le fléau de la balance qui pendait d’un balcon, tenue par deux angelots de porcelaine. Je les voyais filer par la galerie. C’était une procession lente sous l’allée de verre et le silence n’en finissait plus de les suivre, et avec eux toutes les révoltes, tous les espoirs d’un siècle accumulés. Même les spectres désertaient la ville… Ils ne pouvaient pas s’empêcher de faire des grimaces devant la « Mort subite ». On n’est jamais aussi mort qu’on le croit…

 

Les spectres se déversaient de rue en rue. Les façades laissaient passer sur elles des ombres longues, maintenant pressées, de plus en plus légères. Nous convergions vers le Botanique. On voyait luire ses coupoles au loin dans la nuit. Le ballon de Nadar nous attendait dans le jardin. Il rejoignait le ciel.

*

Note

 

Les phrases citées viennent des poèmes de Karl Marx. Karl Marx a fêté le réveillon de 1847 dans la Maison du Cygne. Un « banc de Karl Marx » y est conservé. Le Parti ouvrier belge fut fondé en 1885 au même endroit. Marx et Engels rédigèrent le Manifeste du Parti Communiste à Bruxelles. Marx y écrivit également « Misère de la philosophie » en réponse à « Philosophie de la misère » de Proudhon. Cette polémique illustre la fracture entre le socialisme utopique et le marxisme scientifique. Philippe Gigot, par qui passait le courrier de Marx et d’Engels, est considéré comme le premier communiste belge.

 

Charles Baudelaire séjourna à Bruxelles de 1864 à 1866. Il donna trois conférences à la Maison du Roi. Il devait être l’un des passagers du ballon de Nadar, appelé le Géant. Il dut en descendre pour permettre au ballon de s’envoler au-dessus du Jardin botanique.

 

Rimbaud et Verlaine séjournèrent à Bruxelles en juillet 1873. Ils logeaient rue des Brasseurs dans l’hôtel « À la Ville de Courtrai » en face de la prison surnommée l’Amigo. Verlaine y fut incarcéré après avoir tiré sur Rimbaud avec une arme achetée dans les Galeries-Saint-Hubert.

 

Victor Hugo vécut en exil à Bruxelles après le coup d’État de Napoléon III, le 2 décembre 1851. Il séjourna notamment au numéro 27 de la Grand-Place et sur la place des Barricades. Il écrivit à Bruxelles « Napoléon le Petit » et la lettre « Aux concitoyens des États-Unis d’Europe ». Il y travailla aux « Misérables », qui furent publiés en 1862 en Belgique.

[1]État de léthargie causé par le manque d’opium.

[2]Accès subit de violence meurtrière et suicidaire.

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