les vertus normées
le raboteur d’aspérités
la normalisation
la standardisation
l’uniformisation
la parole réactionnaire
le laminage des minorités
l’exclusion
le sens commun
le moralisateur
le bien-pensant
le boy-scout
le politiquement correct
le déterminisme social et religieux
l’obscurantisme
la vision réductrice hétéronormative
le conformisme
le puritanisme
l’hygiénisme
le nationalisme
formater
castrer
gommer les différences
être raisonnable
être conforme
la pudibonderie
le droit chemin
la pensée unique
les moutons
la norme
les rôles sociaux assignés
la censure
la façon de faire
la règle
L’ORDRE MORAL
le porte-drapeau
le donneur de leçons
la sécurité
l’autodafé
au pilori les fumeurs et les chômeurs
nettoyons au Karcher
les inutiles
les autres
les étrangers
les réfugiés
les tamponnés de la vie
les drogués
les alcooliques
les prostitué.e.s
les malades mentaux
les femmes
les gentils
les sensibles
les faibles
les homosexuel.les
les moins que rien
les SDF
les artistes
les intellectuels…
puis s’impose un optimiste…
Dans sa ville urbaine entourée d’un désert, il retourne dans l’université de sa jeunesse, s’y camoufle et exhorte quelques étudiants à devenir les combattants d’un nouveau bataillon. Grâce à une arme secrète infaillible et une demi–décennie d’entraînement, ce bataillon, qui va compter jusqu’à trois cents soldats de tous genres, laminera une grosse partie de la vulgarité terrestre au pouvoir. Des bruits vont circuler sur leur existence et se répercuter par dizaines de milliers, mais personne ne pourra avancer de certitudes. Seule une évidence deviendra salvatrice : les pantins dodus des financiers disparaissent les uns après les autres en faisant le moins de vagues possible. Comme des verres de cristal qui se brisent, presque en silence, face à un rouleau de métal issu de l’ombre. Les journalistes et autres chroniqueurs ne trouvent aucun indice si ce n’est le visage d’une terreur silencieuse. Certains présidents à vie et autres dictateurs, religieux ou non, se suicident. D’autres vident leurs comptes et brûlent leurs avoirs puis se rendent, nus, et se mettent à genoux face à leur peuple sur les places de leurs anciens royaumes.
Les vrais riches, qui vivent au-dessus de leurs politicards en toute discrétion, courent dans tous les sens pour préserver ce qui reste à protéger ou pour disparaître. Ils font sauter les tours dorées de leur vanité. La plupart s’enfuient en hélicoptère ou avion vers un endroit secret où les attend une fusée capable d’atteindre Mars. D’autres, se font manger par leur petit personnel. Le cannibalisme se substitue aux attaques des bataillons.
Le mot d’ordre : Mangeons les riches !
Une des hypothèses les plus folles concernant ces combattants inconnus se porte sur l’ancien KGB (l’actuel FSB), au vu de leur style de fonctionnement, et ce, bien que leur président fût l’un des premiers à disparaître des radars.
Personne n’identifiera l’existence de ce commando spécial qui, du jour au lendemain, va interrompre sa mission et se réfugier dans les sous-sols blindés et hypersécurisés de son université : lieu organisé pour une survie en autarcie.
Quelques jours plus tard, après le décollage d’une fusée dans le désert de Gobi, une explosion titanesque dévaste la croûte terrestre, suivie d’un tsunami planétaire qui va éliminer en quelques jours quasi tout élément de vie sur la planète.
Vu le niveau d’irradiations, il faudra plusieurs années avant que les troupes de l’optimiste sortent de terre.
Une eur inédite commence.
Ces quelques humains vont-ils survivre ou bien la terre va-t-elle s’en débarrasser une fois pour toutes et passer à autre chose ?