Il la touche

de ses yeux

épelle les rides

en son nom.

 

Les moisissures

du chagrin s’effacent.

Ce qui semblait imprenable

plaît.

Requête

Laisse-le demander plus

qu’il ne demande

l’irresponsable

incendiaire.

 

Laisse-le réchauffer

ses mains dans ton giron.

Son âme fait

le poirier.

 

Au cœur de la nuit

Au cœur de la nuit

elle ouvre sa bouche

qui s’arrondit

et dit un mot

ancien et familier.

Au cœur de la nuit

il embrasse sa bouche

goûte la blessure

de son âme dont il

n’est pas le suzerain.

 

Après la tempête

 

Les lièvres s’attroupent

près du reflet

des nuages

dans les flaques.

 

La mort s’apprend

et l’éternité

pour tout à l’heure

afin d’y jouer.

 

La photographe

 

Ce qu’elle

évite

de faire

voir

elle le montre

en images.

Ce qu’elle

veut

toucher

elle

le

fixe.

 

Intouchable

 

Pour Annemarie

 

L’attendrissement désormais

l’exalte et il ne parle

plus d’amour.

Il la parcourt

comme un bateau

reposant sur l’eau.

 

Immense est la mer

et l’air en surplomb

intime

et intouchable

comme le temps

qui lui reste donné.

 

Poèmes traduits du néerlandais par Marnix Vincent.

Titre original : Hazen troepen samen. Van Halewyck, Leuven, 2000.

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