Le monde pour lequel tu trembles est géant à côté du nôtre. Mais sais-tu qu’une de tes larmes pourrait noyer notre univers ?
Sache que je ne t’en voudrais pas, à toi si généreuse, devenue une fée de légende.
Par contre, les responsables de ton chagrin, je les piquerais bien pour secouer leur bloc d’inertie.
Une fée. À qui il manque une baguette miraculeuse.
Quoi qu’en pense la foi, les montagnes ne se soulèvent ni ne se déplacent facilement. Il faudrait un levier (j’ai des lettres), et ce levier serait une baguette magique !
C’est un cercle naïf. La magie est aussi impuissante que la foi.
Il te faut plutôt œuvrer, avec une volonté pareille à la nôtre. L’infiniment petit est efficace et tenace.
Pour me voir, te serait nécessaire une loupe.
M’entends-tu, au moins ?
Si les grands responsables de ton monde ne t’écoutent pas, c’est qu’ils ne t’entendent pas.
Pourtant, ta voix est plus forte que la mienne.
Mais il n’est de pires sourds que ceux qui ne veulent pas entendre.
Dès lors, au lieu de haranguer ces bouchés à l’émeri, adresse-toi aux Éléments qui menacent de vous (et, par conséquent, de nous) détruire.
Prie l’Eau et le Feu et le Vent de ne pas suivre aveuglément l’inconscience généralisée des Hommes.
Promets-leur qu’ils en deviendraient des dieux, protecteurs. Me contredirais-je ? Car s’agit-il ici de foi ou de magie ? Non, il s’agit de Nature.
Retournez à Elle.
Tenaces, construisez loin, et surtout en hauteur.
Grimpez sur les montagnes, au lieu de tenter de les déplacer. Si montent les mers et les océans, ils vous apporteront l’iode.
Cependant, une chose devrait rassurer : les animaux n’ont pas encore quitté ou essayé de quitter cette Terre en péril.
Mais le cas échéant, me diras-tu, où pourraient-ils se réfugier ?
Voici la bonne question : Où ?
En attendant…