Jacques De Decker, esquisse d’une silhouette

Colette Nys-Mazure,

L’homme est altier

silhouette qu’on croirait anglaise

courtoisie naturelle

et verbe coulant de source

Cet homme-orchestre est foisonnant

pas un dilettante

il assume ses appétits en tous sens

il dresse l’oreille il écoute

Le fidèle honore ses dettes

maîtres et amis pêle-mêle

ses admirations sont éclectiques

on les déclinerait à l’infini

Enseignant journaliste culturel critique littéraire

Aucune exclusive chez le lecteur-auteur

Théâtre premier servi

acteur metteur en scène dramaturge

Le polyglotte s’exprime dans nos trois langues nationales

traduit comme il respire

transpose d’un certain réel sur la scène

d’une page à l’autre

Le voyageur est un marcheur alerte dans la ville

un académicien sans morgue

son érudition n’étouffe personne mais affranchit

malice dans l’œil ironie douce forment contrepoint

L’arpenteur des littératures

territoire fertile et sans frontières

éclate d’une vitalité stimulante

Qui pourrait le suivre sans s’essouffler ?

Il interpelle déjoue secoue les inerties

avec une diplomatie

plus souriante que sceptique

un plaisir contagieux d’exister

Le créateur au service des écrivains se dépense

en jurys préfaces conseils et tâches ingrates

s’il croule sous les titres il ne courbe pas l’échine

artiste en résistance il va de l’avant

Déjà s’esquive la silhouette

on cherche l’axe les points de jonction

le secret de cette unité écartelée

l’amour fou des mots et des êtres oui

Pour JDD la roue semble s’être arrêtée

mais l’écho du mouvement demeure

ainsi dans nos mémoires

le cerceau lancé sur les pavés d’enfance

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