L’homme est altier
silhouette qu’on croirait anglaise
courtoisie naturelle
et verbe coulant de source
Cet homme-orchestre est foisonnant
pas un dilettante
il assume ses appétits en tous sens
il dresse l’oreille il écoute
Le fidèle honore ses dettes
maîtres et amis pêle-mêle
ses admirations sont éclectiques
on les déclinerait à l’infini
Enseignant journaliste culturel critique littéraire
Aucune exclusive chez le lecteur-auteur
Théâtre premier servi
acteur metteur en scène dramaturge
Le polyglotte s’exprime dans nos trois langues nationales
traduit comme il respire
transpose d’un certain réel sur la scène
d’une page à l’autre
Le voyageur est un marcheur alerte dans la ville
un académicien sans morgue
son érudition n’étouffe personne mais affranchit
malice dans l’œil ironie douce forment contrepoint
L’arpenteur des littératures
territoire fertile et sans frontières
éclate d’une vitalité stimulante
Qui pourrait le suivre sans s’essouffler ?
Il interpelle déjoue secoue les inerties
avec une diplomatie
plus souriante que sceptique
un plaisir contagieux d’exister
Le créateur au service des écrivains se dépense
en jurys préfaces conseils et tâches ingrates
s’il croule sous les titres il ne courbe pas l’échine
artiste en résistance il va de l’avant
Déjà s’esquive la silhouette
on cherche l’axe les points de jonction
le secret de cette unité écartelée
l’amour fou des mots et des êtres oui
Pour JDD la roue semble s’être arrêtée
mais l’écho du mouvement demeure
ainsi dans nos mémoires
le cerceau lancé sur les pavés d’enfance