Il y avait près de trois mois qu’un matin ensoleillé de printemps, Maryse, la femme d’Alexis, s’était tuée sur la route, à la sortie d’Orvieto. Les gendarmes avaient mis plus d’une heure à dégager son corps ensanglanté de l’Alfa-Romeo qui avait embouti un arbre isolé. Maryse s’était rendue à Gabrie, comme elle le faisait souvent, pour inspecter les vignobles qu’elle avait hérités de son père. Prévenu sans ménagement par un télégramme, son mari avait précipitamment quitté Orly par le premier avion en partance pour Rome d’où il avait gagné Orvieto par la route.
Effondrement dans la douleur. Insupportables démarches administratives devant des fonctionnaires à la mine banalement apitoyée. Présence attentive, qui se voulait réconfortante, d’innombrables cousins aux prénoms ignorés. Funérailles à l’italienne dans la cathédrale romano-gothique illuminée comme pour une fête. Inhumation dans le caveau familial. Rose blanche jetée d’une main tremblante sur le chêne blanc du cercueil. Lire la suite