« Ce sera mieux hier » est le thème que Jacques De Decker propose avec la sagacité qu’on lui connaît. Il initie un exercice de réflexion stimulant. « Ce sera mieux hier », c’est-à-dire avant. Mais de quel « hier » et de quel avant s’agit-il ? Avant quoi ? Avant-garde artistique, survivance du siècle dernier, qui se regarde plus qu’elle n’avance ? Avant-scène du theatrum mundi mis en mots par Pedro Calderón de la Barca dans El gran teatro del mundo (pièce publiée en 1655) ? Quel passé évoque-t-on ? Celui du siècle des Lumières ? Celui du Printemps des peuples de 1848 ? Celui des Trente Glorieuses, période référentielle devenue prisme déformant ? Celui des grandes utopies égarées du XXe siècle, le communisme en premier lieu ? De quel aujourd’hui parle-t-on ? De notre présent qui n’est pas un cadeau ? Notre temps, dont « les sujets de préoccupation sont si nombreux et si pesants » comme l’écrit Jacques De Decker, est celui de l’inquiétude sourde, de l’angoisse intérieure, de la méfiance à l’égard de l’autre quel qu’il soit. Lire la suite →