L’histoire est simple.

Un virus qui se croit illustre comme un couronné vire en tête d’une course contre la vie.

Il ne la gagnera pas.

Pour virer le virus qui vire en tête, il faut d’abord le nommer, parce que tout sur cette Terre a un nom, surtout les ennemis de l’humanité, qui sont souvent les hommes eux-mêmes, mais pas dans ce cas qui est un mauvais pas.

Nommons-le roi de coi.

Pourquoi ? Car face à lui, on est si surpris que l’on en perd ses capacités de réaction : on reste coi.

— C’est quoi ce virus ? demande un journaliste.

— Presque rien, dis-je.

— Mais encore ? continue-t-il.

— Un monstre qui nous menace en silence !

Ne pas lutter contre la bête confine à la bêtise.

Alors que faire ?

Donner au roi de coi une forme visible avant de l’abattre comme une carte.

Un sculpteur de virus s’en charge, avec ses mains gantées et un masque de canard.

Il n’utilise qu’une seule matière : de l’argile, prélevée dans le sol généreux du pays de Herve.

Le roi de coi prend forme.

Forme de qui ? Forme d’où ? Forme de quand ? Forme de quoi ?

Une forme singulière et laide, molle comme un discret signe de la main au temps de la pandémie.

L’artiste audacieux place ensuite son objet de terre cuite dans la boîte noire d’une belle Américaine nommée Pandora Reynolds. Elle l’emporte, en nageant, sur le vaisseau de son amant Hendrik van der Zee.

Ils prennent la mer et font naufrage.

La boîte noire s’ouvre. Le roi de coi est dévoré par une pieuvre affamée.

L’espoir, passager clandestin et seul survivant, remonte à la surface puis flotte doucement sur une vague nouvelle.

Il atteindra bientôt la plage.

Partager