Le regard vif, la cravate impeccablement nouée, il entra dans la salle et avança jusqu’à une table où l’attendait un homme au visage buriné par le soleil et les années. À son approche, l’homme se leva et lui tendit la main.

L’homme s’interrogeait : que faisait-il là, comment y était-il arrivé ? Et d’ailleurs, pourquoi avaient-ils rendez-vous ?

— Bonjour, Monsieur.

— Bonjour, Monsieur, comme vous y allez. Appelez-moi Jean. Pas de cérémonie entre nous. Comment, de mon côté, préférez-vous que je m’adresse à vous ? Lire la suite


Parfois, mes pas m’entraînent vers le site de l’ancienne gare. Il n’en reste qu’une façade. La gare elle-même, les rails, les libres terres attenantes et la vieille brasserie ne demeurent dans ma mémoire que par bribes éparses. Je vivais là, juste avant que tout disparaisse et soit remplacé par une cathédrale de marbre, de verre et de béton bâtie pour consacrer l’union des peuples. Lire la suite


Et quoi ! Sous prétexte de crise, je ne devrais pas partir en vacances ? Parce que la banque, et tout le système financier avec elle, a joué à qui perd gagne, je devrais rester enfermé entre mes quatre murs, avec mon balcon pour unique fortune ? Non, Monsieur ! Non, Madame ! À moi les horizons longs, les soleils couchants sur mers de jade, les brises légères à l’ombre des palmiers et le sable fin entre les doigts de pieds. Je n’ai que faire du diktat de l’argent, que faire de la toute-puissance des agences de notation, que faire de l’orthodoxie budgétaire. Je suis un homme de Rousseau, naturel, bon, exempt de perversité, qui n’aspire qu’à vivre en harmonie avec mère nature. Lire la suite