J’ignorais encore à quel point c’était tragiquement vrai.
Gérard Prévot
Vous connaissez mon jardin. Il est tout petit. Entouré de hauts murs et, plus loin, d’immeubles à nombreux étages. Ce n’est pas vraiment un jardin. Plutôt un puits. Mais un puits tout empli de la verdure de feuillages qui n’exigent guère de soleil. Il y a bien entendu du lierre, ce roi des tombes et des architectures en ruine. Mais aussi des hortensias courageux et feuillus, qui ne donnent plus de fleurs depuis longtemps, mais gardent belle allure. Dans un coin bien abrité du vent, un camélia stérile mais vigoureux, et une azalée en pot qui survit miraculeusement à tous les hivers. Tout au fond, hirsute, épineux, désordonné, un buisson-ardent dont les baies rougissent en automne. Dans un autre coin, quelques mètres carrés de muguet, des fougères et, partout au ras du sol, des fraisiers des bois, dont je dispute parfois les fruits aux merles. Lire la suite