J’ignorais encore à quel point c’était tragiquement vrai.

Gérard Prévot

 

Vous connaissez mon jardin. Il est tout petit. Entouré de hauts murs et, plus loin, d’immeubles à nombreux étages. Ce n’est pas vraiment un jardin. Plutôt un puits. Mais un puits tout empli de la verdure de feuillages qui n’exigent guère de soleil. Il y a bien entendu du lierre, ce roi des tombes et des architectures en ruine. Mais aussi des hortensias courageux et feuillus, qui ne donnent plus de fleurs depuis longtemps, mais gardent belle allure. Dans un coin bien abrité du vent, un camélia stérile mais vigoureux, et une azalée en pot qui survit miraculeusement à tous les hivers. Tout au fond, hirsute, épineux, désordonné, un buisson-ardent dont les baies rougissent en automne. Dans un autre coin, quelques mètres carrés de muguet, des fougères et, partout au ras du sol, des fraisiers des bois, dont je dispute parfois les fruits aux merles. Lire la suite


Écrire et penser « wallon » ne sont pas, de toute évidence, les caractéristiques de mon œuvre. Dois-je le déplorer ?

Je ne peux que revendiquer l’« universalité » de mes racines wallonnes, par l’esprit qu’elles ont insidieusement distillé dans une littérature que j’ai faite mienne… Lire la suite


Gérald, né en 1910, est à Bruxelles dès 1911. Il habite au boulevard Lambermont. Il apprend à lire et à écrire en 1915 à l’École Moyenne, rue Royale Sainte-Marie, à calculer chez les Frères des Écoles Chrétiennes, rue Van Schoor. Puis il enfourche son vélo et gravit le boulevard Lambermont pour aller au Collège Saint-Michel, s’accrochant à l’occasion à l’arrière d’un camion qui lui facilite la montée longeant le parc Josaphat, pour échapper au plus vite à la zone empuantie et au nuage de moustiques du déversoir d’ordures de la ville, future avenue Léopold II, juste avant le Brésil, série de baraquements où s’abritaient des réfugiés de la guerre 14-18, face au Tir National… Lire la suite