Deux grèbes and one fucking little tree

Isabelle Wéry,

C’est avril.

En Italie.

Au bord d’un lac.

Tout crépite de vie.

Tout flamme…

Je rumine quelques mots en western : « Wantiiiid Vlèdimir Poutyn… »

Et je regarde un petit arbre surplombant le lac.

Sous l’arbre, deux bestioles aquatiques, des grèbes, jerkent un ballet parade amoureuse extrêmement rose et attachant.

Elles allongent leurs cous, plongent leurs becs orangés dans les profondeurs, font gonfler des plumages, des ramages, des couleurs écarlates…

Je rumine toujours western et mots : « Wantiiiid Vlèdimir Poutyn… »

Puis la bestiole mâle disparaît dans les flots et ressurgit avec un cadeau qu’elle offre à la femelle : une algue coincée entre ses gencives. Et, miracle de danse amoureuse, la petite algue devient objet d’un jeu quasi érotique. Ils la mâchonnent, l’algue, l’avalent et la recrachent, la suçotent, se la partagent, la harponnent, l’otagent… L’air et l’eau deviennent watt.

Toujours mes mots en western : « … »

Et les processus de reproduction des grèbes font leurs ploufs et leurs plafs de volatiles en rut printanier sous le feuillage verdoyant du toujours arbre impassible.

Arbre impassible.

Tant de beauté…

« WantiiiidVlèdimirPoutyn… TiiiidVlèditynPoutytiiiidwanmiiiiiiir… »

Et j’écris à Marginales les mots du poète :

« Quels sont ces temps où

Parler des arbres est presque un crime

Car c’est faire le silence sur tant d’atrocités ! »

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