Moult saisons sans châteaux virent pendre à ma taille
De plus en plus fine, cette bourse idéale
Digne du paletot d’Arthur ! Les lys des champs
Faisaient la haie d’honneur à mes tenaces chants
Dont je soupesais plus les sons et les paroles
Que le contenu de ma bourse, mon obole !
M’animait le joli rêve des troubadours
De semer au ciel mes étoilées amours.
Dans la nuit, mes semis vibraient et fleurissaient
En ardente constellation. Feux pégasiens
Guidant les poètes maudits, rompant leurs liens,
Leurs vaines attentes. Enfin, ils devenaient
Ce qu’ils étaient : des cigales idéalistes.
Allumant en hiver de vrais foyers artistes.