La Fontaine et Rimbaud au coin du feu

Monique Thomassettie,

Moult saisons sans châteaux virent pendre à ma taille

De plus en plus fine, cette bourse idéale

Digne du paletot d’Arthur ! Les lys des champs

Faisaient la haie d’honneur à mes tenaces chants

Dont je soupesais plus les sons et les paroles

Que le contenu de ma bourse, mon obole !

M’animait le joli rêve des troubadours

De semer au ciel mes étoilées amours.

Dans la nuit, mes semis vibraient et fleurissaient

En ardente constellation. Feux pégasiens

Guidant les poètes maudits, rompant leurs liens,

Leurs vaines attentes. Enfin, ils devenaient

Ce qu’ils étaient : des cigales idéalistes.

Allumant en hiver de vrais foyers artistes.

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