Les évènements se précipitèrent en Suède. Le roi Charles XVI Gustave, en place depuis 1973, annonça en octobre 2019 le remaniement de la Famille royale. Il recentrait la Maison royale autour de lui-même et de son épouse la reine Silvia, la princesse héritière Victoria et son époux le prince Daniel, ancien professeur de gymnastique, ainsi que leurs deux enfants. Un point, c’est tout.
Les petits-enfants du souverain, hormis les enfants de la princesse héritière, demeuraient princes mais sans le prédicat d’Altesse royale et conservaient leur titre ducal, joli hochet. Toutes les charges pour le compte de la Couronne leur étaient retirées. Alexander (2016) restait duc de Södermanland ; Gabriel (2017), duc de Dalarna ; Léonore (2014), duchesse de Gotland ; Nicolas (2015), duc d’Angermaland et Adrienne (2016), duchesse de Bieikinge.
Le roi avait expliqué dans une note : « Les temps ont évolué et il n’est plus possible de conserver une dizaine de membres actifs dans notre Maison avec toute la charge financière que cela implique. Une clarification bien anticipée permettra aux intéressés de se dessiner un destin professionnel hors les murs du palais. »
Le roi, fatigué par tant d’années de règne, avait envie de lâcher prise. Le climat social se couvrait, l’écologie envahissait les esprits, et l’accueil de milliers de migrants bousculait les habitants du Royaume.
Les Suédois se levaient chaque matin de plus en plus énervés.
Le roi, en juin 2021, décida de passer la main à l’héritière Victoria.
L’annonce officielle fut programmée pour septembre au retour des vacances avec l’accord du premier ministre et des autorités politiques. Mais elle ne fut jamais communiquée.
Pourquoi ? Petites causes, grands effets ? Un incident minuscule : le gendre du roi avait écrasé au volant de sa Volvo SUV grise, la nuit du 1er juillet 2021, dans le brouillard, deux chiens errants, et ne s’était pas arrêté. Les techniciens des Écuries royales avaient interrogé le lendemain le prince-gendre Daniel : « Que s’est-il passé ? Un fameux coup sur le devant de la carrosserie, Monseigneur ! » Le prince Daniel expliqua : « Deux chiens invisibles la nuit, impossible de freiner à temps, et voilà. Désolé ! »
Le malheur voulut que la semaine qui suivit l’écrasement des deux toutous noctambules, une tempête d’une extrême violence éclata sur le pays.
La Suède fut submergée à l’Est par d’immenses vagues de la Baltique, et à l’Ouest par les eaux furieuses du Skagerrak et du Cattegat qui relient la Baltique à la mer du Nord. Le tiers du pays – 3 500 kilomètres de la façade littorale –, fut dévasté.
La tempête nocturne dura une heure, pas plus, et n’avait été prévue ni par les services de la météo civile et militaire, ni par les radars et les satellites. À peine apparue avec des vents de deux cent cinquante kilomètres à l’heure que déjà disparue, submergeant des dizaines de villes et des centaines de villages, noyant humains et animaux. Pleurs, lamentations, des milliers de blessés, de sans-abri, et des dizaines de morts.
Le roi et la reine, les princes et les princesses, en hélicoptère rasant les flots pour mieux voir, constatèrent les dégâts en agitant leurs mains gantées en direction des malheureux accrochés aux toitures.
La presse et les réseaux sociaux s’emparèrent de l’incident des chiens écrasés qu’ils reliaient à la tempête. Les médias occupaient le temps et l’espace. De jour comme de nuit : débats, analyses des causes et des responsabilités, des reportages, des films en noir et blanc et en couleurs, répétés de façon hystérique dans des émissions à la Sveriges Television, SVT (Télévision de Suède SVT) qui opère sur deux chaînes généralistes SVT1 (créée en 1956) et SVT2 (créée en 1969), ainsi que sur trois chaînes thématiques, SVT24 (chaîne d’actualités, créée en 1999), SVT Barnkanalen (chaîne pour les enfants, créée en 2002) et Kunskapskanalen (chaîne de documentaires et connaissances, créée en 2004 conjointement avec la Sveriges Television). Sans oublier la radio d’État et les 198 radios suédoises où étaient invités les propriétaires de chiens, les dirigeants de refuges pour animaux, les fonctionnaires du Ministère de la Cause animale, en même temps que les autorités gestionnaires du désastre, celles de la Santé, de la Mer et de la Pêche, de la Reconstruction, ainsi que les responsables des partis politiques, les députés du Riksdag, les devins et certains lecteurs d’entrailles célèbres qui vivaient tout au Nord miraculeusement épargnés par le Déluge, sans oublier des autorités religieuses.
Chacun donnait son avis, et tous criaient chaque jour de plus en plus fort.
Une plainte fut déposée par les adversaires de la Monarchie contre le prince Daniel responsable de tous les maux. Il restait silencieux. On se moquait de lui, il perdait de jour en jour l’estime des survivants. Le roi s’assombrissait.
Les Suédois lisent beaucoup de journaux au cours des longues soirées d’hiver. D’abord les journaux papier se déchaînèrent : les quatre journaux du matin : le Göteborgs-Posten (Göteborg) ; le Dagens Nyheter (Stockholm) ; le Svenska Dagbladet (Stockholm) ; le Sydsvenska Dagbladet (Malmö) ; les trois journaux du soir : l’Aftonbladet (Stockholm) ; l’Expressen (Stockholm) ; le GT (Göteborg) ; le Kvälls-Posten (Malmö) ; et enfin les innombrables journaux régionaux, une cinquantaine au moins.
Le prince Daniel ne quittait plus le Palais royal, refusant toute interview, son épouse l’héritière se lamentait, et le roi très mécontent, malgré un discours solennel à la Nation, était incapable de calmer les défilés chaque nuit plus nombreux dans la capitale et les grandes villes, les milliers de personnes hurlantes, excitées, qui comme les Gilets Jaunes de Paris, vandalisaient les magasins, les restaurants, les hôtels de maître et les banques. La police était débordée, mal équipée. Les 349 députés du Riksdag, divisés en d’innombrables partis, incapables de proposer une solution pour calmer le peuple, discouraient jour et nuit en séance plénière ou restreinte, sans solution pour mettre fin à l’agitation.
Le pays perdait la tête. Le roi, excédé, abdiqua pour lui et sa succession. Il rentra en France avec toute sa famille et s’installa à Pau, dans un petit château occupé jadis par son ancêtre Bernadotte.
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C’est alors qu’on vit réapparaître une petite jeune femme, déjà connue en 2019, qui en 2021 était tombée dans l’oubli, après avoir occupé les écrans de télévision durant plusieurs mois quand elle avait pris la tête des mouvements écologistes pour sauver la planète. Instigatrice de « la grève mondiale pour le climat », reçue par de nombreux chefs d’État, écoutée à l’ONU, elle porta plainte contre plusieurs pays dont la France de Macron et l’Allemagne de Merkel qu’elle accusa de négligences graves et d’hypocrisie dans la défense du climat. Devenue gênante, intrusive, envahissante, on l’avait fait taire, ses déplacements furent limités et en quelques mois, les médias avaient cessé de s’occuper d’elle.
De physique, elle était devenue très ronde, petit nez, cheveux plats, tenue simple de paysanne, des yeux gris étincelants, une petite bouche montrant de petites dents. Elle souriait peu, parlait en criant d’une voix métallique très compréhensible. Même les sourds l’entendaient.
Elle s’appelait Greta H et fut à nouveau invitée par tous les médias de Suède.
Son message était très clair et augmenta la panique. Voici un extrait enregistré à la TV le 8 novembre 2021 : « Vous n’avez pas voulu m’écouter en 2019 quand je me suis adressée à vous, Suédois et Suédoises, ainsi qu’aux habitants de la Planète au cours de mes fatigants périples sur terre et sur mer. Je fus invitée à l’Assemblée nationale française et on s’est moqué de moi. J’ai traversé l’Atlantique à bord d‘un petit voilier rapide appartenant à la famille de Monaco – j’ai souffert du mal de mer durant toute la traversée – pour atteindre les États-Unis par le moyen de transport le moins polluant possible. Je me suis beaucoup exposée et mon message, dont on a ri, était : « On va tous mourir si vous les gouvernants, vous les hommes politiques de tous les pays du monde, de tous les partis, vous ne prenez, une fois pour toutes, les décisions les plus fortes pour protéger le climat. Plus de voitures polluantes ! Plus de centrales atomiques, ou au charbon ! Plus de chauffage au mazout ! Plus de tonnes de plastique qui étouffent les mers et font crever les poissons ! Gérez les déchets ! Protégez tous les animaux sans exception ! Ne mangez plus de viande ! Vous dites que vous aimez vos enfants plus que tout, mais vous détruisez leur futur devant leurs yeux ! La biosphère est sacrifiée pour que certains puissent vivre dans le luxe ! Vous les adultes, vous chiez sur mon avenir ! »
Elle terminait chaque fois en criant : « Nous allons tous mourir si rien ne change. Mais cela va changer, que cela vous plaise ou non. Car le vrai pouvoir appartient au peuple ! »
Elle expliqua que les inondations jamais vues en Suède n’étaient qu’un avant-goût de la catastrophe prochaine qui détruirait l’Europe. « Je vous le dis, et je vous le redis, écoutez-moi, nous allons tous mourir, la Terre est un être vivant et elle vous vomira bientôt pour se débarrasser de vous. »
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L’abdication du Roi mit fin à la dynastie Bernadotte. Dans la foulée, le Rikstag démissionna avec ses 349 députés. La bourgeoisie, les classes moyennes, les commerçants, les agriculteurs et les forestiers, les pêcheurs et les instituteurs, les universités et les hôpitaux, s’inquiétèrent du vide du pouvoir. Il fallait sans tarder élire un nouveau roi. La famille royale réfugiée à Pau avait perdu ses défenseurs.
Le nom de Greta se mit à circuler suite à une proposition des écolos bien relayée par une presse unanime, une semaine de débats dans les médias et un référendum populaire.
En octobre 2022, les Suédois désignèrent Greta comme la nouvelle reine de Suède.
Ce furent des jours de fêtes, de joie, de congés, de bals dans les villes et les villages. On oubliait les inondations, on avait enterré les morts, et reconstruit les cités. Le soleil brillait.
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Je travaillais à cette époque comme ingénieur – j’avais 23 ans – dans les mines de fer de Kiruna, ville située dans la partie septentrionale de la Suède à 145 kilomètres au nord du cercle Arctique, et dans un paysage environné de montagnes typiques de l’intérieur du Norrland. La ville de 30 000 habitants est construite sur la colline de Haukavaara sur les rives du lac Luossajärvi à une dizaine de kilomètres au sud de la rivière Torne. Après 110 ans d’exploitation, un milliard de tonnes avaient été extraites et la mine restait la plus grande mine du monde.
À ciel ouvert jusqu’en 1965, la mine devint souterraine. Le filon, long de quatre kilomètres et large de quatre-vingts mètres, plonge à près de deux mille mètres sous la surface avec une inclinaison de 60°. Les galeries les plus profondes descendent jusqu’à mille trois cents mètres et s’étendent sur plusieurs centaines de kilomètres.
Plus de quatre mille personnes travaillent dans les installations minières. Je dirige le laboratoire de la qualité du fer : une équipe de vingt personnes, dix hommes et dix femmes, tous chercheurs universitaires.
1 236 kilomètres séparent Kiruna de Stockholm, soit 13 heures par la route, ou une heure et demie en avion. Je choisis par économie le train de nuit pour rentrer à Stockholm où je possède un petit appartement d’une chambre, cuisine, salle de bains et salon minuscule.
En train, c’est 925 kilomètres et le voyage dure 15 heures. C’est moins cher que l’avion. Un billet de train coûte 90 à 140 euros. Il n’existe pas de meilleure solution pour parcourir les vastes étendues de la Suède que celle d’opter pour le confort d’un train de nuit ; la compagnie ferroviaire suédoise SJ propose des services de train de nuit qui comptent parmi les plus modernes de toute l’Europe. Différentes solutions de couchage s’adaptent à tous les besoins : des cabines-couchettes à six lits aux compartiments privés de 1re classe avec douche et W.-C. privés.
Le train de jour Kiruna-Stockholm permet d’admirer, durant des heures, une immensité forestière où les épicéas, les pins sylvestres et les bouleaux sont les arbres les plus nombreux ; à chaque automne, les feuillus resplendissent de toutes les couleurs.
Le long des voies, pas une seule maison, pas une cabane, hors le bâti des gares perdues dans l’immensité végétale.
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C’est à Stockholm que je rencontrai pour la première fois Greta. Elle m’avait écrit suite à la publication en Suède de mon livre de récits imaginaires ayant le Grand Nord pour décor. Elle en avait été charmée et voulait me parler. C’était le temps où elle était rentrée dans l’anonymat de l’année 2020. On disait qu’elle s’était calmée, Je n’avais pas oublié sa célébrité mondiale de 2019 quand elle avait fait sortir de leurs écoles des centaines de milliers d’enfants du monde entier pour manifester chaque jeudi, durant des mois, en faveur du climat.
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Nous déjeunâmes sur la terrasse du Restaurang Norra bryggan, au coin de la Husarviksgatan, face aux voiliers bleus et blancs à l’ancre dans le port. Au-dessus de nos têtes passaient, harpies voletantes, des mouettes à l’affût de croûtons de pain que certains clients leur lançaient. Ensuite elles montaient vers le ciel, puis, dans une descente folle, toutes joyeuses, repiquaient vers l’eau, effleurant les navires, rasant les flots, et criant pour attraper les déchets que leur jetaient des âmes tendres.
Je vis arriver Greta. Quel beau visage ! Elle était plus jolie que sur les photos. Ses grands yeux, sa peau fraîche, son teint coloré, sa bouche mignonne, Elle portait une jupe de couleur rouge, une chemise à petits carreaux bleus et jaunes (couleurs suédoises !), échancrée sagement sur un cou très pur.
Elle était souriante, démentant le portrait rébarbatif de certains médias. Je l’avais vue furieuse face aux caméras, son visage déformé perdant sa beauté, mais son but n’était pas de plaire. Avec moi, avec mon livre tenu contre son buste, elle était naturelle, sans fard ni rouge à lèvres, bien coiffée, ses longs cheveux fins noués en deux tresses de part et d’autre du visage éclairé par des yeux magnifiques. Je pensais aux jeunes filles peintes par le Hollandais Vermeer.
Elle m’interrogea longuement sur mes textes qui décrivaient un paradis, un monde idéal où la Terre, la faune et la flore, resplendissent intactes sur des humains, beaux, pacifiques, respectueux les uns des autres, cultivant les champs, élevant vaches, cochons, chevaux, abrités dans de petites fermes proprettes et fleuries, que des enfants blonds, nombreux et polis, viennent égayer dans le respect des lois divines. Pas d’inondations, ni de tremblements de terre, pas de crimes, Caïn et Abel, Sodome et Gomorrhe n’existent pas dans mes contes. Ni les avortements. Dans mes récits innocents, on n’adore pas les Livres saints qui ont fait couler des fleuves de sang tout au long de notre histoire maudite jusqu’à aujourd’hui, tragédie de chaque jour, avec les milliers d’animaux massacrés par la chasse ou l’élevage de masse en batteries, les abattoirs de l’enfer, pour le fric et la bouffe, et les milliers de morts, pauvres humains, les pères, mères et leurs petits, pris au piège de pays en guerre – si nombreux – les bombardements incessants, napalm et phosphore, les tortures les plus diverses, décapitations, enfants éventrés, viol des femmes, les horreurs subies chaque matin, chaque soir et chaque nuit. Partout les cris, les hurlements qui s’élèvent, on tue, on tue, et les appels au secours ne reçoivent comme réponse que l’absolu silence des bouches closes. Seigneur, pitié, voyez-vous cela ? Jusqu’à quand supporter ces horreurs ?
Elle me dit : « Je me sens bien quand je vous lis, je partage toutes vos indignations, je vous respecte, je vous fais lire autour de moi, nous menons le même combat. Vous devriez quitter les mines de fer de Kiruna et vous installer à Stockholm, nous pourrions avoir besoin de vous, car tout va bientôt changer ici. »
Elle me regarda intensément en posant sa main sur la mienne. « Si la Terre nous vomira tous bientôt, la société va auparavant recevoir d’autres dirigeants. Mais c’est trop tard. Il va y avoir un grand nettoyage. Et tout finira par s’effondrer. Restez discret mais je vous l’annonce. J’aurai besoin de vous, il faut revenir à l’innocence, à la propreté. »
Nous terminâmes le saumon (gravlax) et la purée de navets bien chaude, le tout avec une petite rasade d’aquavit. Elle demanda un café et moi je payai l’addition, ravi de la rencontre.
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Je reçus le carton d’invitation pour assister au couronnement de Greta, reine de Suède : cérémonie religieuse à 11 heures le dernier samedi de décembre 2022 dans la cathédrale de Stockholm, La Storkyrkan, protestante luthérienne depuis 1527, siège du diocèse de Stockholm, près du palais royal. Les rois de Suède y ont été couronnés jusqu’en 1907.
C’est un bon choix, me dis-je. Greta a voulu renouer avec la tradition.
Elle avait écrit de sa main sur le carton pour le grand dîner d’État du soir : « Mon cher auteur, je compte sur vous pour assister à mon dîner. Vous serez bien placé. Que Kiruna ne vous emprisonne pas dans sa mine ! Je vous attends. Greta. »
J’acceptai. Je louai une jaquette et un pantalon gris rayé. J’étais chic. Chemise blanche et cravate noire. À ma grande surprise, je fus placé au troisième rang dans la cathédrale. J’admirai le naturel de Greta revêtue d’une robe blanche, à longues manches, avec des galons dorés aux poignets. Elle était assise sur un trône de bois élevé, avec un caniche blanc à ses pieds qui est resté tranquille durant toute la cérémonie.
Un par un défilèrent tous les membres du nouveau Rikstag, qui – les hommes courbant le torse et les femmes plongeant dans une révérence plus ou moins réussie – s’inclinaient très bas pour manifester une soumission respectueuse.
Une couronne forgée dans le fer des mines de Kiruna fut déposée sur la tête de Greta par le doyen des évêques, après les invocations adressées au Créateur afin de protéger la nouvelle reine et ses sujets.
Deux mois plus tard, je quittai Kiruna et la mine, et m’installai dans le palais royal de Stockholm, comme Grand Maître de la Maison de la reine Greta.
Son règne fut court. 9 mois pas plus, car en septembre 2023, un nouveau cyclone s’abattit sur le nord de l’Europe, dix fois plus puissant que la tempête de 2021, avec des dévastations immenses sur la Suède tout entière : trois raz de marée de type tsunami se succédèrent en une journée sur les côtes, avec des vents calculés à 300 kilomètres à l’heure, des villes et des villages détruits par centaines et des milliers de morts.
Parmi eux, la reine Greta emportée par les vagues alors qu’elle se reposait sur la côte du Cattegat.
J’appris la tragédie qui frappait l’Europe du nord lors de mon voyage de noces dans le bush australien avec la jeune ministre de la Propreté, grande amie de la reine Greta. Nous rentrâmes sans tarder pour apprendre que la fille du roi Charles XVI Gustave, la princesse héritière Victoria et son époux le prince Daniel faisaient le don de leur personne au pays sinistré et quittaient le château de Pau en France pour regagner la Suède.