Je suis seul et bien seul depuis que le virus C a envahi la planète et s’est répandu à une vitesse de plus en plus rapide sur notre Terre, n’épargnant personne, sauf les animaux et les plantes. Certains proches, nièces, une amie, un ami, personnes en bonne santé au début de la contamination, et provisoirement épargnées, m’aidaient en m’apportant mes courses, mon pain, un peu d’américain nature pour Brigitte ma bouledogue, et du poulet et de petites biscottes pour elle et pour moi. Ils me rendaient un service héroïque car les grands magasins sont des réceptacles à virus, dans l’air, les postillons, le toucher quand les clients se croisent, se frôlent sans le faire exprès, je redoute d’y pénétrer. J’admire les vendeuses, les caissières assises qui enregistrent les ventes avec l’ordinateur, vite, vite, reçoivent des billets contaminés, rendent la monnaie, disent au revoir et merci, des heures durant, jusqu’au jour où on ne les voit plus, malades ou mortes. Aucune explication n’était donnée à leur absence. On ne pose pas de questions. Lire la suite