Monologue pour clown triste mais hilare

Michel Voiturier,

Comment qu’il va le monnnde ? l’unidivers ? le galactique en expansion ?

Il vaille que vaille, Messeniors, en bric à vrac :

Il fabrique ses anticorps pustules pour se gangrener soi-même.

Il vampe et vampirise les petites voix électorales plaintives de la démoncratie sensible aux groossses émotions façon mélodrames pour kleenex poreux, larmichettes en goguette et moglobine en cascades.

Il squatte les images, mages des slogans phagocyteurs de cœurs.

Il mer aux cris (ceux qui le plus fort vitupéreront) la paix des jardins contre la paie des malins, remplisseurs de poches, promesseurs de beaux ajours, néspores de père en fils ou de potes en affidés affiliés.

Il clicmarique ses effets de serres pour mieux fondre sur ses proies. Ouah ! ouah !

Il pornoramique sur les écrins plats de nos télévoyeurs ou en ses DVD dévidés.

Il inocule ses virus virulents de l’espéculation auprès des culculateurs aux bourses mieux garnies que leurs coucouilles, tant ils se paraventent derrière des bonshommes de paille et de loutre.

Il liquide non l’argent mais les gens.

Il saborde ses droits de l’homme avec des recettes de barreaux, de bourreaux, de bombinettes farcies de ferraille à dépotoirs ou enrichies à l’uraminium, susceptibles (oh oui !) d’éclater jusqu’à coloriser vif les foules trop pâlottes, trop parlottes, trop tremblotes.

Il sème la faim puisqu’il veut les moyens, après avoir escrabouillé les petits les plus petits.

Il rêvasse à des conflits entre conflics, conlonels, condors, concomilitants, condisciples de prophètes barbimalfichus, handicapés mentors.

Il sectarise les dieux, épouvantails moralicastreurs, idoles manipuisées par marionnettistes aveugles, alibis des martyrs martelés sous les tirs.

Il met les voiles sur la face des croyantes pour ne pas se voiler la sienne.

Il détourne les versets coranbibliques, les alinéas des aliénoinarxistcs afin d’en faire des ukases enfoncés à coups de talion.

Il viole à chaque coin de ruées, sur chaque champ d’honneur, après chaque corps à corps (l’armée a l’art des pléonasmes, des plaies aux âmes).

Il invite à de mondains cocktails molotov où l’on s’enflamme pour des paradis fiscaux, des eurodollars inodores, des pétrofrics en alluvions de coffres-forts.

Il ne connaît les remords que sous forme de remorts.

Il gère, digère, dégénère en magrouilles (hé oui, ma fia !), tentaculaires tentatrices qui virent nourriture en pourriture, idéaux en vidéaux creux, dialogues en monoloques.

Il met la vie privée – désormais privée de vie – à la merci des technologues agrippés au GSM, SMS, MSN, FMI, GPS tandis que déboussolent les envies à soi.

Il joue les grands ogres dans le ballet des dévoreurs d’entreprises prises entre profit et profits.

Il ricancane à propos des flirts fanés, raille les couchailleries, envenime les rancœurs des vedettes mal barrées, des stars et co-stars météorites.

À gobeurs que nous sommes, il somme qu’on consomme à tirelarigo.

Il illusionne les ridés, les lézardés de l’épiderme via la charcuterie esthétique emballée sous chèques sonnants et très bruissants.

Il malmène ses troupeaux de tondus de Panurge, les rase encore au plus près qu’ils n’aient finalement que des os sous la peau, des fifrelins d’idées sous le cerveau, des ouiouiamen sous leurs mots.

Il prospère (youp là boum boum !) au beau milieu d’un parterre de nucléaire où fleurissent les nuées radioactivées.

Avide, il sème ses gangs de graines à pavots, coco, héro, labo pour lobotomie d’extasies avec en surprime le crash au détour de la route, aux déroutes des aubes mal famées.

Il suicide ses avenirs plus maso que jamais, plus massue que maçon si bien que, gavé de ses victimes, il se prépare à imploser pour une éternité sans espoir.

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