Naïm Kattan, né à Bagdad le 26 août 1928 (87 ans), est un écrivain québécois et franco-ontarien d’origine juive irakienne.
Il étudie à l’Université de Bagdad de 1945 à 1947, puis à la Sorbonne de 1947 à 1951. Il émigre à Montréal en 1954. Il vit en Ontario depuis 1967, où il a dirigé le Service des lettres et de l’édition du Conseil des Arts du Canada pendant une trentaine d’années. Il est le père de l’écrivain Emmanuel Kattan.
Il est l’auteur d’une œuvre romanesque et essayistique importante qui met l’accent sur la figure de l’écrivain migrant. Dès lors, le thème du voyage et de l’exil est récurrent et prend une dimension presque religieuse au regard de la tradition juive En effet, il s’interroge sur l’expérience d’émigration et d’immigration, ce qui le conduit à développer d’importantes considérations transcuturelles.
Sa réflexion s’attache sur le concept de lieu comme constitutive des relations aux autres et de l’identité. Dans ce cadre, sa pensée nourrie de cosmopolitisme intellectuelle s’avère parfois critique, notamment en ce qui concerne l’orientation de la mondialisation.
Le droit à l’altérité, au centre de sa fiction, se trouve menacée par la postmodernité néolibérale : l’ouverture au autres ne doit pas devenir pour autant une soumission aveugle à la différence mais un « dialogue » entre les divers acteurs de la société.
Son premier roman Adieu, Babylone, récit largement autobiographique et premier d’une trilogie retraçant son parcours depuis le Moyen-Orient jusqu’en Amérique, décrit la vie de la communauté juive au cours de la période du coup d’État et de l’indépendance de l’Irak en 1941, à travers l’histoire d’un projet commun d’écriture de jeunes copains musulman, juif et chrétien, projet d’où le jeune juif, francophile, se sent mis à l’écart, à l’instar de sa communauté dans le projet national. La seule solution qui s’offre est l’exil vers l’Occident, plus spécialement vers la France4.
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