Faites main basse sur une belle pomme extra-fraîche de ris de veau, dont vous aurez si possible surveillé vous-même l’élevage printanier en pâture, au flanc de sa mère. Dégorgez-le, blanchissez-le, parez-le, mettez-le sous presse pendant une heure.
Pendant ce temps, vous avez tout loisir de nettoyer les morilles fraîches de Savoie, de les couper en deux dans le sens de la longueur. Faites-les doucement cuire à couvert dans une poêle avec du beurre demi-sel pendant une dizaine de minutes.
Escalopez les ris en tranches de deux centimètres, que vous faites revenir parmi les morilles pendant dix minutes encore. Déglacez avec un demi-verre de Pineau des Charentes blanc, et noyez gentiment le tout avec de la crème fraîche double. Envoyez à début d’ébullition.
Servez avec du pain de mie frais, qu’on écrase dans la sauce pour la pomper sans vergogne, et avec un grand vin, mousseux, blanc ou rouge.
Et sachez combien il est agréable, pour un écrivain, de dire bon appétit autant que bonne lecture !