William Cliff

William Cliff (de son vrai nom André Imberechts) est un poète belge de langue française, né le 27 décembre 1940 à Gembloux.

Quatrième d’une fratrie de neuf enfants, William Cliff fait des études de lettres et de philosophie. C’est de cette époque que date sa passion pour le poète catalan Gabriel Ferrater, qu’il rencontrera, traduira en français, et qu’il reconnaîtra comme son influence majeure.

Ses poèmes ont la chance d’être remarqués rapidement par Raymond Queneau, et il sera systématiquement édité par Gallimard jusqu’en 1986. Il a rendu hommage à son compatriote Conrad Detrez en 1990.

Il participe en 1984 à l’écriture de l’album Silicone Lady, Motel Suicide de la chanteuse excentrique franco-japonaise Megumi Satsu en livrant deux titres : Tout est amour et Clocharde (Polydor 1984)

Pour le reste il demeure à Bruxelles, dans un logement de poète sous les toits, d’où il s’échappe fréquemment pour voyager, d’abord en Europe, puis jusqu’en Asie et en Amérique. Ces voyages, qui feront la matière des recueils America et En Orient, donneront un nouveau souffle à son œuvre. Jusqu’alors les poèmes évoquaient souvent des rencontres en « lieux de drague homosexuels ». Entrent le tiers-monde, l’océan… Cliff s’interroge sur l’autre, sa présence.

Le style de William Cliff détonne (dérange sans doute) dans la poésie francophone de son temps. On le retrouve chez Queneau, donc, ou dans les poèmes de Georges Perros. Ou chez Jean Genet ou Charles Péguy. Parmi les auteurs qui suivront, seuls les vers de Michel Houellebecq y font penser. Quoique la démarche soit bien différente : si Houellebecq écrit désabusément comme un « poète du dimanche » que saisit parfois le besoin d’exprimer sa place dans le monde, Cliff se range aux côtés de ses grands anciens du Moyen Âge (il cite comme modèles Marguerite de Navarre, Charles d’Orléans, mais son existence est plutôt celle d’un François Villon).

Longtemps attaché à son vers régulier (notamment le vers de 14 syllabes, sa « marque de fabrique », et le décasyllabe), souvent aux formes fixes traditionnelles (dizain, ballade et sonnet), William Cliff publie depuis peu des romans.

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