Le livre de la jungle revisité par de nombreux auteurs, publié en 2028
Chapitre 6 : Le Voyage

traduit par Stéphanie Follebouckt

Nous sommes en septembre  2020, seulement un an après. Oui, un an déjà…

 

Il a parcouru le pays très confortablement, dans un gros camion spécialement équipé pour le voyage, et a choisi de prendre l’avion depuis Entebbe parce que l’alternative – traverser le Congo et franchir l’Atlantique sur une coquille de noix, comme elle – ne lui convenait pas du tout. Il déteste les étendues d’eau, même les plus petites. Et prendre l’avion ne le dérange pas car il est habitué aux sommets. Un coin spécial lui a été aménagé dans l’appareil. Lire la suite


In the Antechamber of Death the walls are lined with rows of plastic chairs, held together with little chains (probably so no-one can steal them). Or rather not the walls but the canvas and tubular sides, for the antechamber is not a room but a narrow, khaki-coloured tent, stretching miles away down the road well beyond the “Shop-till-you-drop” supermarket and the “Buy-till-you-die” pharmacy. Both are just shutting and their lights going out. Everywhere is dark. Except inside the tent, which is filled with a faint cream-cheese-coloured glow like thousands of fireflies and silkworms strolling amourously through a cloud of candyfloss on a summer’s night. Lire la suite



The Airbus 320 touched down at Madrid’s Barajas airport on this hot June day, puffs of dust rising from the wheels. Marcello Thyssen was the first to leave, as always, from his seat in Business Class, with a merry but deferential « Goodbye Mr T. » from the young member of the crew who had seen to his needs throughout the flight. « Enjoy your stay in Madrid ». Thyssen, or Mr T. as he was known by thousands of people – from air crew to Presidents – turned to the young woman with the smile he was renowned for world-wide, looked at her with his no-less famous extraordinary sparkling eyes and said « Thank you Francesca », with a charm that would persuade a nun to go and work in a whorehouse. Lire la suite


traduit par Stéphanie Follebouckt

L’A320 se pose à l’aéroport Barajas de Madrid en cette chaude journée du mois de juin, soulevant des nuages de poussière sur le tarmac. Comme chaque fois, Marcello Thyssen est le premier passager à quitter son siège en classe affaires, accompagné d’un jovial et respectueux Au revoir, Mister T de la part de la jeune hôtesse de l’air qui s’est occupée de lui pendant le vol. Lire la suite


Nouvelle teraduite par Stéphanie Follebouckt

Le Comedy Circus, 72 East 45th Street.

Sally Salope sort du métro à l’arrêt 42nd Street et parcourt les trois pâtés de maison à pied. Le portable sonne, air de la dernière scène du Faust de Gounod. « Bonjour ma chérie. » « Ouais M’man, tu veux quoi, je suis en route pour le boulot. » « Tu appelles ça un boulot ? » « Laisse tomber M’man. » Jessie Finkelstein ne lâche pas sa proie. « Tu t’es déjà trouvé un mec bien là où tu bosses ? L’endroit classe. Je veux parler de ton job en journée, pas… ça. Tu as trente ans, Sall ! C’est presque trop tard… » « Salut M’man. » Ce soir, Sally a décidé d’incarner son personnage de Salope, et elle trimballe tous ses costumes et accessoires dans son sac à dos (soutien-gorge en latex, perruques, gode, et pyjama de petite fille modèle assorti d’un cornet de glace en plastique). Lire la suite


The Comedy Circus. 72 East 45th St.
Sally Slut left the subway at 42nd and walked the three blocks. Phone rang, theme from the last scene of Gunod’s Faust. « Hi Sweetie ». « Yeah, Mom, what do you want, I’m on my way to work ». « Call that work? » « Enough, Mom ». Jessie Finkelstein pursued her prey. « You find a nice man where you work yet? Class joint. I mean the day job, not … this. You’re 30, Sall! Almost too late … ». « Bye Mom. » Sally had decided on her Slut persona tonight, and had all her costumes and accessories in her backpack (rubber bra, wigs, dildo, and ‘I’m-a-nice-little-girl-pyjamas’ complete with plastic ice cream cone). Lire la suite


traduit par Stéphanie Follebouckt

Mercredi 11 novembre 2015

On est la onzième heure du onzième jour du onzième mois.

En fait, pas exactement. Plutôt neuf heures et demie après la onzième heure du onzième jour du onzième mois. Mais on est tout près (c’est pas comme si c’était Noël). Lire la suite


Titre original : Way to go, baby!

traduit par Stéphanie Follebouckt

Dans l’Antichambre de la Mort, des chaises en plastique reliées par des chaînes (sans doute pour éviter le vol) tapissent les murs. En fait pas vraiment des murs mais des parois de toile et de tubes car l’Antichambre n’est pas une pièce mais une tente kaki étroite qui s’étend sur des kilomètres le long de la route, bien au-delà du supermarché « Faire les rayons jusqu’à l’extinction » et de la pharmacie « Acheter jusqu’à en crever ». Les deux ferment à l’instant, leurs lumières s’éteignent. L’obscurité règne sauf dans la tente emplie d’une faible lueur couleur de fromage crémeux comme si, au cours d’une nuit d’été, des milliers de lucioles et de vers à soie se baladaient amoureusement à travers un nuage de barbe à papa.

Près de l’entrée de la tente dont les rabats ne battent pas (le temps est brumeux et humide mais il n’y a pas de vent), le portier-vigile (sa mission est double : mener les gens à l’intérieur et s’assurer que personne ne décampe) se tient immobile et silencieux sur le trottoir devant la boîte de nuit « Bien envoyé, bébé ! ». Ses grosses mains sont jointes, son épaisse tête de militaire, rasée et sans cou, est perchée sur le col d’une chemise d’un blanc immaculé, agrémenté d’un élégant nœud papillon rouge, sa veste de smoking noire et soyeuse est étirée sur des épaules bien plus larges que la moyenne, ses pattes caprines sont tordues à hauteur des genoux (qu’il a cagneux) et des sabots. Lire la suite