pour Jacques,

grand explorateur de la capitale

L’Europe de l’amour

Chez nous, à Bruxelles, lors de la dernière manifestation des agriculteurs européens, un jeune agriculteur grec ou suédois – la nationalité varie selon le journal qui raconte l’histoire – a parié une paire de bœufs avec un de ses camarades qu’il était capable, mettant à profit ses capacités bien connues de don Juan, de séduire une policière qui, sur le boulevard Lemonnier, canalisait la manifestation en compagnie de ses collègues masculins. Malgré une entrée en matière plutôt difficile – la policière ne comprenant ni le grec ni le suédois et la présence de ses collègues l’empêchant de prolonger cet essai de conversation que tentait avec elle ce manifestant qui lui avait paru d’emblée si sympathique –, l’agriculteur et la représentante des forces de l’ordre ont trouvé le moyen de se donner rendez-vous en fin d’après-midi à La mort subite, café bien connu des touristes comme des habitants de notre ville. Lire la suite


C’était le printemps. Cette année-là, nous nous étions retrouvés, Jacques et moi, dans la belle ville de Cluj, en Roumanie septentrionale, où la faculté des Lettres nous avait invités l’un et l’autre. Notre amie Rodica, qui y enseignait la littérature française, et Valentin, son mari, nous avaient conviés à dîner et nous passions chez eux une de ces belles soirées où le plaisir d’une conversation animée se mêle à celui d’un excellent repas. Vint le temps de regagner notre hôtel au centre de la ville. « Nous allons vous reconduire », ont déclaré nos hôtes. Jacques a tourné la tête dans ma direction, à l’évidence nous avions la même pensée. Lire la suite


Un homme ou une femme s’avance d’un pas joyeux sur la scène de ce monde, s’arrête devant le micro placé au beau milieu et y va de son allocution :

Vous tous ici présents,

vous tous, si nombreux, qui me voyez et m’entendez grâce aux relais satellites,

vous tous aussi, innombrables, qui nous suivez via les réseaux sociaux,

c’est à moi que revient l’incommensurable plaisir de vous annoncer la grande nouvelle, l’immense nouvelle, la fabuleuse nouvelle.

Musique ad hoc Lire la suite



1.

Si Belgritte s’intéressa au Tour de France, ont écrit de nombreux critiques d’art, s’il réalisa le cycle des Victoires d’étape (je souris à ce mot cycle surgi spontanément sous ma plume), c’est parce qu’il voulait rivaliser avec les célèbres Footballeurs de Nicolas de Staël. La plupart de ces confrères ont même consacré des pages prétendument bien renseignées à la profonde influence que de Staël aurait eue sur le grand peintre belge, ne se privant pas de faire remarquer que l’un et l’autre se connurent à l’Académie de Saint-Gilles et qu’on les vit souvent traîner ensemble tard le soir dans les bistrots qui bordaient, à quelques pas de cette école d’art, la jolie place de forme ovale qui porte le nom de Parvis de Saint-Gilles. Lire la suite