Maintenant que le grand orage l’a depuis longtemps fracassé, nous savons de science certaine que ce monde de la sécurité n’était qu’un château de nuées. Pourtant, mes parents l’ont habité comme une maison de pierre.
Stefan Zweig
Une ultime brisure consécutive à une onde de choc émise il y avait presque un siècle. De la même manière qu’un affaissement de terrain n’était que l’aboutissement d’un lent travail souterrain d’une étendue considérable. Un premier ministre potentiel fredonnait l’hymne national d’un autre pays par erreur : en définitive cela illustrait bien que la Belgique n’existait déjà plus. On se fichait royalement de cette contrée entrée dans le monde de l’imaginaire. Je terminais la lecture de La Marche de Radetzky de Joseph Roth. Je ne pouvais m’empêcher d’observer que le craquèlement d’un empire que décrivait le romancier dans son chef-d’œuvre avait atteint la réalité qui m’entourait, ayant poursuivi son chemin au-delà des livres d’histoire où l’on voulait l’enfermer. Lire la suite