Assistons-nous à la projection d’un remake de « La grande Illusion » ? Admettons qu’un tiers d’année depuis son élection, le président français nous en fait voir de toutes les couleurs. Ce n’est sans doute pas étranger à ses intentions, de la part d’un penseur acquis au simultanéisme, dont le syntagme favori est « en même temps », et qui devient du fait de ce brouillage involontaire aussi insaisissable que le furet. La politique, on le sait, ne fait pas dans la dentelle, et les mailles tour à tour à l’endroit et à l’envers du nouveau capitaine de la France ne s’accommodent pas de la dictature du tweet que pratique son confrère yankee qu’il a diverti récemment en l’invitant à un régal à sa mesure : un défilé de soldatesque.

Avec son collègue de l’autre camp de ce qu’on appelait la « guerre froide », il a adopté un style différent. Le hasard a bien fait les choses : une évocation de Pierre le Grand occupant le palais de Versailles, il y a promené Vladimir Poutine. Cette façon finement ourdie de pratiquer une diplomatie à grand spectacle et aux registres contrastés lui a valu, dans un premier temps, un état de grâce qui, pour être plus court que d’ordinaire, transgressa les frontières de l’hexagone. La France n’aime rien tant que voir redoré son blason et elle en avait bien besoin, provoquée par la stupidité du Brexit et les démonstrations discrètes mais fermes d’Angela Merkel. Lire la suite


Lentement dans le ciel se défaisaient les nœuds illogiques des pulsions humaines.

Il était entré dans le parc semé de roses, il avait pris un verre dans une guinguette en province et quelque part sur un bord herbeux de l’autoroute, il relisait des pages au hasard d’un roman de John Fante.

Il s’était pris d’amitié pour un chien, une sorte de cocker malade qu’il traînait dans son sillage aventurier, le poil doré, un peu fade, la bave coulant par intermittence en souvenir d’une quelconque gratification alimentaire ou sensuelle, nul ne savait très bien.

Ludwig répétait, musant une cantate de Bach, une mélodie d’Éric Satie. Lire la suite